Dès l’aérodrome de Craig Cove (prononcé Crécof, en deux éternuements) en vu, à travers le hublot de l’avion à hélices 17 places de la compagnie locale Air Vanuatu (la bien nommée), je comprends que les choses sérieuses commencent véritablement. Une minuscule trouée dans la forêt se terminant dans la mer, rapidement suivie d’une « piste » sans bitume, où herbes folles et nids de poule cohabitent en bonne intelligence...
Le petit appareil rebondit sur le chemin avant de s’immobiliser dans une ornière… Je suis à pied d’œuvre.
Toujours par le hublot, j’aperçois le bâtiment unique et principal de l’aérodrome, un solide hangar de 15 m² regroupant enregistrements (avec balance pour peser bagages et passagers), arrivées, départs, salle d’attente et buvette (pour ceux qui ont amené leur boisson). Un employé zélé se précipite au devant de l’appareil encore fumant, poussant avec diligence la passerelle d’accès à bord, un solide escabeau à roulettes de quatre marches entourées d’une rampe branlante.
Bienvenue à Craig Cove, le principal centre administratif de l’île d’Ambrym qui forme, avec ses voisines Mallicolo (Malekula) et Paama la province de Malampa !
Une fois mes bagages récupérés sur un chariot servant également à transporter des sacs d’ignames et quelques poules plus hagardes que
vives, je me mets à la recherche de Sam, le propriétaire de la guesthouse où je suis normalement attendu avec tous les égards dus à mon rang. Je ne tarde pas à le dénicher, Sam étant l’un des
rares employés de l’aérodrome. Les présentations faites avec émotion, nous sautons dans la benne d'un truck, et nous enfonçons dans la forêt qui jouxte l'aérodrome...