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Ernest PEPIN (Guadeloupe).

Par Ananda

A TOUS LES INDIGNES DE LA TERRE !

Nous sommes les indignés

Les hommes et les femmes de la transe

Les reins noués

Les mains ouvertes

Nous marchons sur les nuages inquiets

Nous sommes les pierres blessées d’un monde égaré

Les suppliciés de la Bourse

Nos yeux sont des oranges amères

Des vendanges jamais vues

Nous conduisons nos pensées dans la brûlure du monde

Nous sommes les indignés

Les brasiers qu’on n’éteint pas

Et quand souffle le vent

La liberté enflamme nos yeux

Nous sommes les indignés

Les sans-papiers

Les tas de vie en suspens

Tous ceux que le monde a mis en sursis

Nous sommes la fumée qui dit non

Les peuples que l’on pille et les femmes que l’on viole

Le cri qui enjambe les mensonges

Nous avons élu domicile dans la rue

Car seule la rue entend

Il y des silences que l’on vomit

Des solitudes mortes-nées

Des planètes assassinées

Et sous les paupières le rêve qui accouche

Nous sommes les indignés

Accrochés à l’orage

Enfouis sous la lumière

Nous enlaçons les oiseaux

Nous creusons des nids d’oiseaux

Des lendemains frais dans les citernes qu’on assèche

Des traces d’étincelles

Nous bâtissons

Des ponts d’herbe folle

Des palmiers soudés au ciel

Nous pétrissons un autre soleil

N’abimez pas nos prières

Même nos cendres renaissent à chaque siècle

Nous allons comme la sève

Goutte à goutte vers l’aube

Nous allons comme la mer

Vague après vague

Mais nous adorons la prière du volcan

Nous savons que la terre tourne dans l’espoir d’une justice

Nous savons que les poètes ont déjà planté tous les mots

Nous voulons d’un monde bleu

Le bleu absolu des hommes et des femmes

Nous sommes les indignés

Les horlogers de l’arc-en-ciel

Nous écrivons sur les lignes de la vie

Nous vénérons la vie et nous affirmons qu’elle est possible

Que la lumière enfante la lumière

Et voltige dans toutes les couleurs du monde

Magma du monde

Chair du monde

Nous nous souvenons de la promesse des étoiles avant de tomber

Battement du monde

Nous voilà

Nous sommes les indignés

Et campés sur la place noud attendons le cérémonial des colères

A marée basse la terre est une île

Un jardin contagieux qui tient dans la main

Les arbres peuvent y danser à volonté

Ouvrir leur parasol

Les oiseaux signer de nouveaux contrats

Les hommes y prendre pied et s’envoler debout

Le temps perd ses eaux

Va au plus sensible de l’avant-jour

Projette dans le monde des vapeurs de torrent

Paroles haussées de l’incendie nomade

Etincelle du monde

Nous ignorons les surdités de l’ombre qui rouille

Les escales où s’approvisionne la peur

La taverne où les flibustiers jouent avec le diable

Le monde vire de bord en bord

Le monde guette une clairière d’île

Un peut-être

Une caresse matinale sur les grappes de rosée

Un œil qui aspire les cyclones

Tourbillon

Tourbillon de lucioles arrosant l’avalanche des nuits

Tourbillon solidaire

Nous sommes les indignés

Nous sommes ce que nous ajoutons au monde

Ernest Pépin

Faugas/Lamentin

Le 14 Septembre


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