« Qui ne dit mot consent » dit le proverbe. En clair qui reste silencieux ou peu revendicatif face à une situation ne pourra en aucun cas nier par la suite son adhésion à celle-ci !
C'est ce que le gouvernement pourrait arguer aux syndicats de salariés qui ont décidé à l'issue de la dernière réunion de l'intersyndicale de ne lancer : « Aucun appel à la grève ou à des arrêts de travail pour manifester contre le plan antidéficit du gouvernement »
En effet, selon Les Echos, la CFDT soutenue par l'UNSA a réitéré : « (...) son opposition à un appel à des manifestations et des grèves, jugeant que « ce n'est pas la réponse adaptée à la situation et à l'attente des salariés » Conclusion : « Il reviendra donc aux troupes de décider au cas par cas des actions »
Car selon la CFDT : « le principal souci des salariés est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »
Donc, exit la mobilisation nationale portant sur des revendications pourtant approuvées le 1er septembre 2011, par la CFDT et l'UNSA. Et qui devait être défendue lors de la journée du 11 octobre prochain :
« (...) Abandonner la taxation des complémentaires santé ; supprimer les exonérations et la défiscalisation des heures supplémentaires ; conditionner toute aide publique à son efficacité sociale et économique, aux politiques sociales dans les entreprises.
• Mettre en œuvre la taxe sur les transactions financières.
• Faire de l’emploi, en particulier celui des jeunes, une priorité. Stopper les suppressions d’emplois dans la Fonction publique.
• Soutenir le pouvoir d’achat notamment des plus bas revenus et réouvrir les négociations salariales dans les entreprises et la Fonction publique pour réduire les inégalités notamment entre les femmes et les hommes (...) »
Ce qui n'empêche pas Marcel Grignard, secrétaire général adjoint, et négociateur de la CFDT, de souhaiter que la journée du 11 octobre soit réussie, tout en proposant comme moyen d'action : « D'aller à la rencontre des salariés pour leur expliquer la position de la CFDT » !
Aller à la rencontre des salariés pour leur dire quoi ?
Que le gouvernement et le Medef n'ont pas cédé un pouce de terrain aux demandes de la CFDT ?
Car, que reste t-il de la main tendue de François Chérèque à Laurence Parisot lors des grèves et manifestations sur les retraites ? ou de la réunion ( qui a remplacé le « sommet social » réclamé par la CFDT) avec François Fillon ?
Ou tout simplement leur expliquer à la façon Coluche, que la CFDT : « C'est celui qui fait le moins grève ... donc, on gagne plus »
Ou plus plus prosaïquement, que la CFDT, dont le réformisme n'a pas fait ses preuves ces quatre dernières années, préfère ne pas mettre la pression de la rue sur le gouvernement, dans l'attente du résultat incertain des élections de 2012 ?
Et pour finir, leur expliquer, le plus sérieusement du monde, qu'en fin de compte, leur principal souci est : « le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon » ?
Succès assuré !
Crédit et copyright photo
L'Express