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Quelle couleur ont les yeux de l’espoir ?
*
Je laisse passer les heures d’aurore
D’abord mes yeux observent
Dans l’ovale de l’œil traversant ma persienne
L’avancée du jour et le recul de l’ombre
.
Mes oreilles suivent les ébats amoureux de mes voisines
Elles ont tant à se dire après une nuit de silence
Blotties au creux des tuiles
Réchauffées et furtives compagnes
De mes songes éveillés
.
Que dire de la nuit entre des bras d’enfant perdu
Terrorisé de ne point trouver les voies impénétrables
D’un repos mérité
*
Me revient alors cette étrange rencontre
Renouvelée chaque jour
.
Nous marchons dans les mêmes allées
Ombre parcimonieuse dans l’abandon d’un parc
.
Toujours je distingue votre frêle silhouette
Et votre troupeau de chiens qui s’ébrouent dans les herbes
.
Longtemps je vous connaissais sans que vous ne sachiez rien de moi
Jusqu’au jour où nos regards se croisèrent dans une timide salutation
.
Chaque jour qui vient
Parfois plusieurs fois selon mes propres voyages
Je vous vois qui attendez
Si frêle dans l’ardeur solaire de l’été
Si seule avec votre meute
.
Chaque jour nos regards se croisent
Pour le seul plaisir de ce fugace échange
Nos lèvres prononcent un timide bonjour
Puis nous repartons
Chacun à notre errance solitaire
.
Il me prend parfois de trouver un stratagème
Pour vous faire rencontrer votre semblable
Homme avec sa propre compagnie de cockers
Que vous ne croisez jamais
.
Puis une secrète jalousie me prend
De ne plus voir votre brune beauté diaphane
Sur mes chemins de hasard
Et je ne souhaite plus rien
*
Ainsi vont les jours que l’amour tisse
Au secret des ombres succinctes
.
Manosque, 6 août 2011
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