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E.Y.E: Divine Cybermancy

Publié le 17 septembre 2011 par Duxxy28 @duxxy28

E.Y.E: Divine CybermancyStreumon Studio est heureux de vous annoncer la venue au monde de leur premier enfant. E.Y.E : Divine Cubermancy est né le 29 juillet 2011 à 18h30 après six années de travail intensif. Issu d’une romance à trois entre Deus Ex, Couter Strike et Shadowrun, c’est un FPS aux reflets de RPG, bien dodu et nourri au Source Engine. Après quelques échographies fort prometteuses il se livre enfin au monde pour un examen post-natal approfondi. Verdict.

Commençons par la nouvelle qui fâche : le bébé est malheureusement né handicapé. Rien de fatal ou définitif bien sûr, mais il semblerait que quelques fuites dans le moteur soient à l’origine de nombreux bugs et crashes, en particulier sur les systèmes d’exploitation 32 bits. La bonne nouvelle, c’est que toute l’équipe de développeurs s’est mise au travail dès les premiers retours de joueurs. Un patch est d’ailleurs aujourd’hui disponible, corrigeant nombre de bugs et autorisant notamment la désactivation d’options graphiques piquant les yeux.

Deus Ex Machina

Vous commencez votre aventure dans la peau d’un agent de l’E.Y.E, une branche de la secte militaire et religieuse Secreta Secretorum. Vous vous réveillez dans une grotte à côté cadavre, et il vous faudra enquêter pour connaître les causes de cette situation, un choc vous ayant rendu amnésique. En parallèle de votre investigation, vous aurez à suivre les ordres de votre commandant ou les conseils de votre mentor pour imposer la toute puissance de l’E.Y.E au monde ou au contraire tenter de rétablir la paix entre factions. Fait appréciable,à partir d’un certain point le jeu possède plusieurs embranchements et vous laissera écrire votre histoire. Inutile d’en dire plus pour ne pas gacher l’intrigue, sachez simplement qu’il faudra vous battre pour survivre, et que vos adversaires seront nombreux : brigands, gangs, troupes para-militaires, créatures de la force méta-Streumonique, le monde entier vous en veut, et vos ennemis sont particulièrement teigneux. Une chance pour vous, ils ne peuvent pas se sentir et n’hésiteront pas à s’écharper entre eux au moindre regard. Sur les maps ouvertes, après avoir acheté quelques améliorations bien senties et en étant discret, vous serez même capable de les regarder s’étriper sans être pris à parti.

E.Y.E: Divine Cybermancy

Les possibilités de recherche sont nombreuses et déverrouillent des capacités très utiles.

Ces améliorations, il va falloir les choisir avec soin. Progressant dans un univers cyber-punk, les possibilités concernant votre évolution sont absolument astronomiques. Les petits gars de Streumon Studio ont voulu nous donner le tournis, et l’objectif est rempli haut la main., il vous faudra à chaque montée de niveau attribuer quelques points à vos statistiques, chacune influant par exemple sur votre vie, votre puissance ou votre magie. Mais votre avatar possède aussi des pouvoirs : faire exploser vos adversaires, les rendre fous, créer des clones pour vous assister… Vos options sont nombreuses et vous devrez les apprendre  auprès de certains NPC, qui vous enseignerons leur savoir moyennant finances. En bon petit cyborg, vous pourrez également augmenter vos capacités bioniques et en ajouter des nouvelles grâce aux marchands ou directement à partir de votre interface. A vous les joies de l’invisibilité, des sauts démesurés et de la vitesse supersonique. Enfin, cerise sur le gâteau vous pourrez embaucher des chercheurs pour étudier des matériaux inconnus ramassés sur vos ennemis. Certaines de ces recherches vous donneront des bonus statistiques, d’autres ouvriront la voie à de nouvelles capacités, une branche vous permettant notamment de vous prémunir des blessures fatales et de soigner celles déjà accumulées tout au long de votre parcours. Le problème, c’est qu’il est impossible de savoir à l’avance ce que l’étude d’un objet va vous offrir, et vous ne serez fixé qu’une fois la recherche terminée.

La rançon du hardcore

E.Y.E: Divine Cybermancy

Ces deux là vont avoir une bonne surprise.

Car E.Y.E est exigeant. E.Y.E est dur. E.Y.E est un jeu qui ne vous aime pas. Durant vos premières heures sur Terra Prima, votre personnage va se casser les jambes, mourir et collectionner les blessures fatales, ces dernières infligeant des malus définitifs à vos stats. Si la santé mentale de votre avatar est faible, il sombrera dans la paranoïa dès qu’une vague de monstres lui tombera dessus. Lorsque cet état vous affecte, votre vision se trouble, vous défouraillez à tout va et gaspillez vos points de magie en balançant des sorts sur vos hallucinations. En terme de santé, E.Y.E fait le choix de ne pas inclure d’auto regen et vous oblige à utiliser un medikit pour vous soigner, comme au bon vieux temps. A ceci près que vous serez sans défense le temps de vous administrer les soins. N’espérez d’ailleurs pas vider une map dans le but d’effectuer vos missions sereinement : les renforts arrivent régulièrement et patrouillent un peu partout pour s’assurer que personne n’empiète sur leur territoire. Une fois repéré, ne comptez pas leur échapper en courant sur dix mètres ou en vous cachant derrière une pierre. L’IA du jeu est prévue pour choisir parmi une douzaine d’approches tactiques différentes en fonction de votre comportement. Mais rien n’est figée : si vous abattez plusieurs de vos assaillants d’une balle dans la tête et foncez sur les derniers en esquivant les balles, ceux-ci prendront peur et se désorganiserons. Certains prendront la fuite, d’autres essaieront de se cacher, mais vous aurez brisé leur cohésion. Chaque adversaire dispose lui aussi d’une jauge de santé mentale défini par son rang. Vous ne ferez pas fuir un général galonné aussi facilement qu’un bandit de seconde zone. Les améliorations sont bien sûr là pour vous aider, mais nous ne saurions que trop vous conseiller d’hypothéquer dès maintenant votre maison tant leur prix est élevé au début du jeu. Très clairement, vous allez suer sang et eau avant de pouvoir sortir du temple sans trembler comme une feuille.

E.Y.E: Divine Cybermancy

Habituez-vous à cet écran car vous allez le voir apparaître plus d'une fois.

Il arrive aussi que la difficulté soit malheureusement relevée par des choix de gameplay dicustables, imputables à la jeunesse du studio pour certains, à des choix délibérés pour d’autres. Si vous pouvez vous pencher, impossible de faire des pas chassés en même temps. L’iron sight ne dispose pas de fonction « hold  », et c’est le toggle qui fait défaut à la position accroupie. Le tout reste très jouable une fois bien en main, mais on aurait aimé pouvoir choisir ses contrôles de façon plus libre. La difficulté du jeu lors des premières sessions est également due à une absence de tutoriel correct. L’interface étant très touffue, le joueur débutant ne comprendra pas comment naviguer au milieu des différentes fiches durant les premières heures. L’ergonomie laisse vraiment à désirer et fermer la moindre fenêtre réussira à vous irriter du début à la fin du jeu.. A la décharge des développeurs, il faut admettre que, ce problème de fermeture mis de côté, les menus deviennent extrêmement logiques une fois qu’on prend la peine de les explorer. Chaque catégorie à son propre onglet et on repère vite les informations recherchées au premier coup d’œil. Il en va un peu de même pour le piratage : véritable énigme au début du jeu, il devient vite très compréhensible et se révèle un jeu de stratégie agréable et extrêmement gratifiant. Vous n’avez plus d’argent ? Qu’à cela ne tienne, piratez un distributeur automatique. Une proie à assassiner trop dur à atteindre ? Prenez le contrôle d’un de ses gardes du corps cyborg pour faire le sale boulot. Les ennemis appellent un hélicoptère de combat en renfort pour vous débusquer ? Retournez-le contre ses alliés pour leur apprendre à tricher aussi éhontément ! Prenez toutefois garde à bien vous cacher pendant le piratage : le jeu ne se met pas en pause pendant ce temps et rien n’est plus frustrant que voir un simple soldat se mettre à vous canarder alors que vous étiez sur le point de transformer le général ennemi en compagnon de route. D’une façon générale, le gameplay est un vibrant hommage à Deus Ex premier du nom ainsi qu’aux jeux de rôle papiers de notre enfance, pour les plus anciens. Les développeurs ne cachent pas avoir puisé leur inspiration dans Warhammer 40K ou encore Shadowrun.

Des idées, mais peu de pétrole

E.Y.E: Divine Cybermancy

Les sabres vous permettent de parer les balles au prix de quelques points de stamina.

Visuellement, l’architecture est très clairement influencée par la SF des années 60/70. Les excursions urbaines vous donneront l’impression d’être Rick Deckard, le chasseur d’androïdes de Blade Runner. Le level design est fabuleux et offre des dédales gigantesques et tortueux, jouant aussi bien sur l’immensité horizontale que verticale. Ici, fi des immeubles de trois étages, on évolue sur des dizaines de mètres au dessus et en dessous du sol. Les bâtiments et statues du pouvoir en place sont gigantesques, les sous sols suintent de crasse et sont truffés de mutants et autres bandits y ayant basé leur quartier général. Ailleurs, on retrouve Lovecraft, sur Mars par exemple, où les monstres vous attendent dans les tombes enfouies sous les ruines d’une ancienne civilisation ressemblant fort à celle de l’Egypte antique. Mais le gigantisme a un coût : les graphismes sont relativement moches, les textures sont souvent grossières, et la plupart des maps est envahie d’un brouillard absolument exécrable puisqu’il vous empêche de voir vos ennemis au loin. Ce dernier handicap est d’autant plus énervant que les adversaires ne sont pas affectés par le brouillard et vous vous ferez fréquemment sniper par l’homme invisible. Et encore une fois, le manque de finition vient noircir le tableau avec des détails minimes mais désagréables : le HDR n’est pas désactivable, ce qui en plus de rendre le jeu extrêmement sombre, pourra nuire aux petites configs, et appuyer sur la touche sprint, même à l’arrêt, déclenche un motion blur artificiel qui fait se dédoubler les lumières et rend les textures complètement baveuses. Relativisons tout de même ces deux derniers défauts, le dernier patch en date permettant de désactiver ces deux options. Côté son, les musiques collent bien à l’ambiance et les bruitages ne sont pas fait à la bouche. On regrettera quand même le manque de travail sonore sur les sabres, ce qui pénalise leur utilisation et les rend au final très mous car on ne sait jamais quand le coup touche vraiment. Pour les armes à feu en revanche, le rendu est très bon et les gunfights sont pêchus à souhait, et on prend plaisir à tuer des ennemis d’un headshot bien placé ou de deux ou trois balles dans le torse.

Enfin impossible de terminer sans parler du multijoueur. Les développeurs étant issus de la communauté des moddeurs, leur bébé laisse une grande place au jeu à plusieurs. Le mode coopératif permet soit de jouer la campagne principale, soit de se lancer dans des missions secondaires afin de remplir votre compte en banque et de récupérer de l’expérience. Bonne nouvelle, à l’instar de Borderlands, les campagnes solo et multijoueur sont perméables et votre personnage pourra circuler librement de l’une à l’autre et sa progression dans un des deux modes sera enregistrée dans le second. Ne vous privez pas de cet aspect du jeu qui rajoute vraiment du piment aux parties. Choisissez vos alliés avec soin pour monter une équipe aux personnalités complémentaires. Un tank en armure lourde et possédant un minigun sera très efficace pour couvrir son petit copain hacker, lequel pourra alors retourner les ennemis les uns contre les autres. Prévu à la base pour quatre joueurs maximum, le multijoueur permet en théorie de jouer à 32, mais le lag rend alors le tout injouable, et la difficulté, même à son plus haut niveau, ne saurait arrêter un troupeau de guerriers assoiffés de sang. Le maximum de joueurs pour une expérience agréable semble être de six personnes, mais cela pourrait changer dans les jours à venir. Un tel engouement pour la coopération à grand nombre n’était pas prévu par Streumon Studio qui reste malgré tout à l’écoute des joueurs. A l’avenir, la collaboration de masse devrait être possible et la difficulté sera adaptée en conséquence, une fois que les bugs auront été corrigés. Car la majorité des problèmes rencontrés lors d’une partie le seront en multijoueur. Impossibilité pour les invités de parler aux NPC, crashes à répétition, ralentissements et lags rendant le jeu injouable, il va falloir beaucoup de travail avant que tout soit fonctionnel. On espère vraiment que la mise à jour sera rapide, complète, et suivie de plein de petites sœurs qui viendront améliorer l’expérience de jeu.

Note Globale : 7/10

Difficile de noter objectivement E.Y.E : Divine Cybermancy tant il s’agit d’un jeu de niche. Sans doute faudrait-il même donner deux notes. La plupart des joueurs y verront un jeu ambitieux mais mal dégrossi, à peine digne d’une bêta tant les bugs sont omniprésents. D’un autre côté, les joueurs PC se plaignant de la consolisation généralisée ne pourront qu’adhérer au principe et passeront vite outre les quelques défauts du jeu pour se plonger corps et âme dans l’aventure, à la recherche de la meilleure amélioration pour leur avatar. Et pour peu que vous ayez quelques amis, vous pourrez goûter aux joies d’un mode coopération intense et jouissif. A sa sortie, le jeu aurait mérité un point de moins à cause de son manque de finition. Mais grâce à la réactivité des développeurs, des patchs ont aujourd’hui gommé les principaux points noirs sur le visage du poupon. De plus, la note peut-être relevée d’un point pour tous les joueurs PC harcore à la recherche d’un FPS bien velu qui, loin de les prendre par la main, leur mettra des coups de pied dans les parties pour leur apprendre à se frotter à lui. Come and get some !


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