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Paso Doble n°195 : Il est vraiment phénoménal

Publié le 19 septembre 2011 par Toreador

A las cinco de la manana…

D-S-Kanossa : le glaive et le bouclier

Même si l'affaire DSK a souvent pris des allures burlesques – beaucoup de bruit pour rien – la curiosité a été plus forte que le reste. Comme tous les cons dotés d'un téléviseur, j'ai écouté la défense de Dominique Strauss-Kahn sur TF1.

L'homme, visiblement mal à l'aise et sous pression, a pesé ses mots au trébuchet. Il est vrai que depuis l'affaire Frédéric Mitterrand, on n'avait pas vu un tel déballage intime à l'écran.

L'abcès a été creusé très rapidement :  DSK a dégainé et débuté par un acte de contrition en reprenant les termes célèbres du Monicagate (relation "innapropriée") pour mieux les réfuter : il n'a pas lésiné, en chargeant sa barque et en parlant de faute morale. La flagellation publique est un vieux truc : il vaut mieux se fouetter soi-même que tendre le martinet à un inconnu, on le fait toujours moins fort. C'est Ségolène Royal qui a dû être heureuse en tous les cas de voir ses thèses d'ordre juste reprises au 20h00.

Son principal bouclier a été le rapport du Procureur, dont il s'est servi comme écran déflecteur pour toutes les attaques. Ne pouvant dire "Je suis innocenté" – puisqu'il reste une procédure civile – il a insisté sur "l'abandon des charges".

Paso Doble n°195 : Il est vraiment phénoménal

Dominique piétiné, Dominique humilié, mais Dominique libéré !

Bref, c'était mi-Captain america, mi- bourgeois de Calais, corde au cou, alternant avec maestria repentance personnelle et analyse politique. Honnêtement, l'exercice fut parfait, même si je crois que ce fut pour 90% du théâtre (et je ne suis pas le seul). Il y a eu quelques moments intenses  - comme celui où il nous a dit "oui, j'étais candidat" – des mots que ses fans avaient attendu en vain mais qui ont été prononcés au passé – ou lorsqu'il a conclu l'avenir avec un "on verra" énigmatique.

Mes passages préférés ont été lorsqu'il a brisé l'armure et quitté le prompteur de son coach en communication. Par exemple, lorsqu'il a dit "J'ai eu très peur", expliquant comment la justice américaine l'avait piétiné, ou, un peu plus tard, lorsque le regard absent, il a expliqué qu'il avait définitivement perdu sa légèreté d'être. 

Au final, DSK y a quand même gagné globalement, parce que je suis plutôt convaincu qu'il est vraiment innocent sur l'affaire Diallo. Il a parlé de zone d'ombre mais il en reste une, d'après moi, à sa charge : comment se fait-il qu'une femme de chambre ait cédé en quelques minutes à une proposition malhonnête si ce n'était pas tarifé ? Comme je ne pense pas qu'elle l'ait allumée… 


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