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Aux enfants affamés de Somalie et d’ailleurs
*
Je me suis laissé emporter
Entre les doigts froids d’une pluie vengeresse
J’ai brûlé mes cierges d’espérances
Au crépuscule d’un jour triste
J’ai séché des larmes d’enfant
La nuit venue
Délaissant les rêves ardents
.
Ceux qui venaient à ma rencontre
Avaient les pupilles dilatées
La faim gonflait leurs ventres nus
Leurs bras décharnés tentaient en vain un signe
.
D’autres se penchaient sur les petits cadavres
Pansus et rassasiés feignaient quelques pleurs
D’autres encore faisaient comme si rien
Allongés sur des plages de sordides indifférences
.
Mon sommeil
Lourd d’avoir trop veillé tes angoisses
Plombé de tant de révoltes longuement réprimées
S’agitait en vain sous un rayon de lune
Les étoiles pleuraient
Leurs rosées formaient épaisse couche de nuées
Pour étouffer les cris des suppliciés
*
En l’été de la honte que faisiez-vous
Vous pédaliez avec allégresse
J’en suis fort aise
.
Vomissez donc votre suffisance
Scélérats affameurs
.
Manosque, 8 août 2011
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