Si le rapport publié par la Cour des Comptes à propos de la situation de la Sécurité Sociale est particulièrement négatif, celui récemment établi par la Commission des Comptes de la Santé semble plus positif. Il convient néanmoins de l’appréhender avec une certaine distance parce que la réduction des dépenses de l’Assurance Maladie ne résulte pas nécessairement d’une amélioration des comportements médicaux sur le territoire hexagonal. En effet, il s’agit essentiellement de la conséquence du transfert de la charge médicale de l’Assurance Maladie vers les assurés sociaux par le biais de chaque mutuelle. Les mutuelles sont effectivement contraintes d’effectuer des remboursements toujours plus importants pour compenser les lacunes grandissantes de l’Assurance Maladie si bien que les Français n’ont désormais plus que cette solution complémentaire pour maintenir une qualité acceptable de leur protection sociale. Cependant malgré l’opportunité de trouver une mutuelle économique, le tarif de mutuelle pourrait augmenter significativement au cours des prochaines mois du fait de la nouvelle taxation dont nous avons longuement parlé ici.
Dès lors pour en revenir à l’une des conclusions formulées dans le cadre du rapport rédigé par la Commission des Comptes de la Santé et reprises par le Ministère de la Santé, il convient de noter que la France progresse mais reste encore un pays fortement consommateur de médicaments : « Les efforts continus de maîtrise médicalisée, de baisses de prix et de développement des génériques ont, quant à eux, permis de contenir la consommation de médicaments. Ces efforts seront poursuivis car la France demeure le quatrième des pays de l’OCDE en termes de consommation de médicaments ». Toutefois, il convient de nous réjouir de cette évolution parce qu’elle tend à démontrer qu’une réelle prise de conscience de la part des Français à propos de l’impérieuse nécessité de maîtriser les dépenses de santé. Elle résulte vraisemblablement de la conjonction de deux éléments complémentaires. D’une part, les pouvoirs publics ont entrepris de nombreuses campagnes destinées à modérer la consommation excessive de médicaments en France. D’autre part, les contribuables ont désormais parfaitement compris que le maintien d’une protection sociale convenable passe par une limitation des dépenses de la part de chacun d’entre eux.