Au stade San Paolo, Napoli a battu sèchement l’AC Milan sur le score de 3-1. Les Rossoneri ont disputé une des pires prestations de l’ère Allegri, complètement dépassés tactiquement, physiquement et techniquement. Après 10 minutes positives et le but d’Aquilani, Napoli est entré dans le match et Milan a disparu en donnant ainsi à Cavani la possibilité d’inscrire un superbe triplé. Un point en deux rencontres, cinq buts encaissés : le constat est inquiétant. La saison est longue mais il est temps de réagir immédiatement contre l’Udinese.
Le Milan d’Allegri est méconnaissable : lent, confus et déséquilibré. Tout ce qui a permis de gagner le Scudetto semble avoir disparu mystérieusement. La défense imperméable prend l’eau de toute part, des joueurs décisifs en fin de saison passée comme Van Bommel et Seedorf sont hors forme, Pato décisif l’année passée au San Paolo ressemble à un petit canard perdu… Milan a tout de même bien entamé la rencontre en installant son jeu tranquillement (rythme très bas) contre une équipe de Napoli contractée et repliée en défense. Le but d’Aquilani laissait présager une belle soirée mais l’égalisation immédiate de Cavani, laissé complètement libre par Seedorf lors d’un coup franc, a radicalement changé la physionomie du match. Napoli a pris confiance et a très bien profité des lacunes milanaises. En effet, Mazzarri a préparé le match parfaitement et son équipe a interprété au mieux les consignes : défendre bas, laisser Milan se découvrir pour ensuite partir très rapidement en contre-attaque pour profiter des replis défensifs très lents de Seedorf et Van Bommel. Une intuition parfaite puisque le second but est arrivé sur un contre parti du rectangle napolitain, d’une faute non sifflée sur Pato (arbitrage scandaleux) et 7 secondes plus tard, Cavani fusillait Abbiati sur son premier poteau. Entre-temps, Gargano a remonté tout le terrain balle au pied pendant que Abate, Bonera et Seedorf trottinaient et que Van Bommel le laissait passer sans opposer résistance… C’est le résumé parfait de toute la rencontre : un Milan déséquilibré, lent, distrait et sans idée contre Napoli dynamique, rapide et concret.
Malgré un jour de repos supplémentaire, les Rossoneri ont semblé beaucoup plus fatigué, à l’image de Van Bommel et Seedorf, fatigués (ben oui, ils sont vieux, c’est pas nouveau), totalement dépassés du début à la fin. C’est lent, ça court au ralenti par rapport aux adversaires… c’était déjà évident contre la Lazio, contre Barcelone et maintenant contre Napoli…Milan a subi une défaite provoquée par plusieurs raisons : une condition athlétique indécente, des erreurs individuelles et de nombreux blessés. Cela est en partie expliqué par les nombreux blessés, contrairement à Napoli au complet après le bluff Lavezzi. C’est également dû à une mauvaise préparation avec la Supercoupe à Pékin début du mois d’aout, les vacances des sud-américains à cause de la Copa America… Néanmoins, l’excuse des blessés n’est pas tout à fait justifiable quand, par exemple, on sait que le club s’est volontairement passé d’un vice-Ibrahimovic… l’absence du Suédois pèse déjà énormément, encore plus compte tenu des prestations négatives des attaquants. Cassano devait prouver être ‘da Milan’ et Pato reste un éternel espoir (ou plutôt problème) alternant un geste de grande classe à des performances indignes. Allegri n’est pas exempt de tout reproche, ses changements sont toujours trop tardifs. Un petit mot sur l’arbitrage scandaleux : Tagliavento a arbitré à sens unique comme lors de la faute sifflée contre Cassano, seul dans le rectangle alors qu’il n’y a absolument rien. Ou la faute sifflée alors qu’en laissant l’avantage, Pato s’envolait seul vers le but… La faute non sifflée sur Pato qui démarre la contre-attaque fatale lors du deuxième but de Cavani, la faute de main de Cannavaro lors d’un centre… De Laurentiis continuera de crier au complot anti-Napoli? Cela n’excuse pas la défaite et n’est pas un alibi, une erreur peut aussi arriver, mais quand c’est trop, c’est trop…
Ainsi, Milan a fait naufrage, Napoli a vécu une soirée glorieuse et festive en battant les champions d’Italie et en rêvant leur arracher le Scudetto. Cette défaite doit rester un épisode isolé, à l’image de la défaite contre Cesena l’année passée (et l’année précédente à la 2ème journée). Après tout, perdre sur le terrain de Napoli n’a rien d’humiliant mais une défaite lors d’une confrontation directe est comme perdre 6 points (au lieu d’en passer à +3 sur l’adversaire, on passe à -3) et s’avère souvent décisif en fin de saison. Les Rossoneri ne sont pas subitement devenus nuls, une défaite ne change pas la valeur ni le jugement d’une équipe. La défaite n’est pas dramatique mais doit servir de signal d’alarme. C’est un moment difficile, avec de nombreux absents et un calendrier vraiment compliqué. Le classement est déjà inquiétant avec notamment Napoli et Juventus à +5. Les nombreuses absences se font énormément ressentir : la révélation (Boateng), le plus décisif (Ibra), un attaquant très précieux (Robinho) et tous les récupérateurs purs (Gattuso, Ambro et Flamini) qui donnent de l’équilibre à l’équipe. Milan doit réagir immédiatement, à commencer par les vieux champions qui doivent prouver être encore motivés et à la hauteur de la situation tout en montrant l’exemple aux jeunes. Malheureusement, il n’y a pas de temps pour réfléchir, analyser ni travailler. Il n’y a pas le temps non plus pour récupérer des forces, Allegri a très peu d’alternatives (il suffit de voir le duo d’attaque « forcé ») vu les blessés et un autre match difficile se profile à l’horizon : l’Udinese, 4ème la saison passée, exprime un football intéressant. Tout comme Napoli, c’est une équipe rapide et dynamique, qui peut faire très mal à ce vieux Milan lent et déjà fatigué, en manque de souffle et de joueurs. Les Rossoneri sont appelés à un sursaut d’orgueil, c’est le moment de se rappeler (même si l’âge provoque des problèmes de mémoire) qu’on est les Champions d’Italie.
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