Magazine Sport
Finalement Jacques Fouroux et sa passe de maçon étaient peut être dans le vrai. Le spectacle offert cet après midi à Rome par l'équipe de France a quelque chose de pathétique. les bleus ont évolués comme des poulets a qui on aurait coupé la tête, et se sont fait plumer...
En effet, il y avait quelque chose de navrant à voir évoluer cette équipe. Ce n'est pas faire affront à l'équipe d'Italie que de dire que les français se sont bouffés le match eux mêmes. Fond de jeu inexistant, passes à reculons, incapacité à franchir le rideaux, les tares tricolores sont légion. Et face à ces tares, les légions transalpines ont su saisir l'occasion.
Nourris au Top 14 les azzurii ont pris leur revanche d'années de frustrations dans le tournoi. Des années à se prendre peignées sur peignées et à se partager la place de dernier avec l'Écosse. Des défaites mémorables, des essais à la pelle. Cet après midi pour une fois ce ne fut pas l'Italie ridicule mais bien la France. Déjà en 1998 face à la France à Grenoble, l'Italie avait gagné un match mémorable face aux bleus auteurs du grand Chelem. A Flaminio ils profitèrent des errances d'une équipe en classe économique et firent preuve de bravoure. Bravoure récompensée par un point d'écart au tableau d'affichage et leur première victoire contre une grande équipe dans le tournoi.
Enfin grande... A 6 mois de la Coupe du monde ou va la France? Le projet de jeu est inexistant, les joueurs sont ballottés en fonction de leur état de forme, et la charnière Parra Thrin Duc, inamovibles depuis 4 ans n'offre toujours pas de garanties. Seule la mêlée qui dans des règles renouvelées n'est pas aussi indispensable, garde le cap, mais un pack a besoin d'un cerveau. Faillite d'un jeu sans fond, à la recherche du french flair, Graal apparaissant de manière épisodique.
Trois matchs avant la coupe du monde... Trois matchs pour être crédible... La tache parait aujourd'hui herculéenne, symptomatique d'un rugby fait de coups, qui a force de luttes entre Fédération et clubs, n'a jamais su donner les moyens à cette équipe. Les querelles ont mené des entraineurs au pouvoir, qui certes compétents ne semblent pas avoir les moyens de gérer une crise. car celle-ci est bien ouverte. Le match contre la Nouvelle Zélande qui ouvrira la prochaine coupe du Monde risque d'être une marée noire.
Comment en quatre ans après le fiasco du Mondial à domicile a t'on pu arriver à cette situation ubuesque? Alors que les anglais ont réussi à construire quelque chose, nous nous sommes perdus sur la route du jeu, et nous naviguons à vue. Il reste encore un match, ou la France voudra laver son honneur, toujours en réaction et pas dans l'action. Il est de toute façon trop tard, le mal est fait. En refusant de s'inspirer des systèmes qui marchent en France, tel le système toulousain, la Fédération est restée campée sur des antagonismes ancestraux. Belle réussite, les joueurs performants ensemble en club donnent l'impression sous le maillot bleu d'avoir eu les mains passés à la savonnette.
Alors nous allons une fois encore attendre l'exploit irrationnel, qui sauvera la Coupe du monde, et évitera une nouvelle fois la remise en cause... Et si cette fois il n'était pas au rendez vous en Nouvelle Zélande, si la France coulait corps et âme? Il s'agirait sans doute d'un moindre mal, et peut être enfin d'une prise de conscience, conscience qu'une grande équipe demande de grand joueurs au top, et que pour que ceux-ci soient au sommet, il faut que les clubs et la fédération s'accordent pour leur donner les moyens.
En attendant félicitons l'Italie, qui fait preuve d'abnégation, et qui avec peu de moyens vient de recevoir une récompense méritée. Souhaitons leur que cette victoire soit le début d'un développement après des années de ridicule. Le notre ne fait peut être que commencer...