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Les feuillets d'Hypnos

Publié le 18 juillet 2007 par Caroline
Dans la programmation du Festival d'Avignon, sans hésiter, j'avais choisi Les feuillets d'Hypnos mis en scène par Frédéric Fisbach dans la Cour d'Honneur. Pourquoi ? Parce que c'était Char et que c'était la Cour d'Honneur, mais il est difficile de dire ce que j'en attendais. En tout cas, pas ce que j'ai vu hier soir.55f470745e9987c27ae265953d09a2e6.jpg D'abord, parlons du décor : cinq chambres et une cuisine équipée, une salle de bain. On se croyait dans une émission télévisée du genre Loft Story ou apparentée. Entre deux Feuillets, un acteur ouvre le réfrigérateur et mange un yaourt ou se sert un verre. Mieux que dans Loft Story, les acteurs, quand ils prennent une douche, sont visibles du public. Même les caméras vicieuses de TF1 ou M6 n'avaient pas osé aller jusque là ! La seule différence est dans le fait qu'on ne nous fournit pas de numéro de téléphone surtaxé pour virer un des protagonistes comme dans le jeu à la télé. D'ailleurs, à l'inverse, c'est le public qui s'en va. Dès le feuillet n°50, l'hémorragie a commencée avec des spectateurs plus ou moins bruyants qui montraient leur désaccord en faisant claquer les chaussures sur les structures des gradins. Je ne vais pas revenir sur l'interprétation souvent loufoque des feuillets par les acteurs avec des cris d'animaux, des bégaiements et autre fantaisies agaçantes au plus haut point. Une jeune fille en peignoir, douche oblige, se fait les ongles des pieds... Une autre, dès qu'elle parle du paysage, des oliviers, se croit obligée de prendre un pseudo accent du midi, comme si elle faisait de la pub pour l'Office de Tourisme de Céreste. Un autre surveille la cuisson et on s'attend à tout moment à assister sur scène à une pasta-partie. Bref, tout cela est énervant au plus haut point, jusqu'au moment où au feuillet 137, les amateurs, cent six, qui avaient pris place sur les gradins parmi le public, se lèvent et envahissent la scène. Par leur nombre, ils masquent le décor et ensuite, celui-ci sera voilé par de la fumée, ce qui est bénéfique pour la mise en scène. Les amateurs égrènent, à leur tour les feuillets, avec beaucoup de sincérité et à ce moment-là on entre vraiment dans le texte. Enfin, un peu d'émotion se dégage de ce spectacle. Je me demandais ce que j'attendais en choisissant d'aller voir "Les feuillets". Pour le metteur en scène, le pari était difficile. Il est, à mon avis, complètement raté. La poésie doit-elle mise en scène au risque de lui enlever une partie de sa signification ?

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