Vite, ramasse les poussières
d'étoiles, avant qu'elles ne se diluent dans l'ardeur du jour et la folle course des heures.
Le ciel nous offre sa
session de rattrapage : étoiles et lunes, de concert, dialoguent au creux de rêves, puis se déposent, dès l'aurore, au secret d'une goutte de rosée.
Doux frémissement, ombre enluminée de rêves scintillants, mots agités en symphonies, cours du sommeil détourné de son lit bien avant frémissement d'aurore : diabolique bruit que fait le monde entre ses draps !
Bien tenté de tirer
la couverture de nuit sur les épaules de brume, mais déjà l'air frais (enfin) et le silence appellent pour que mots viennent border le jour.
Toujours la page
est tournée, le jour s'en vient sur l'oubli, l'automne enfouit les rêves sous les feuilles roussies, et la vie saute de branche en branche, sans que nul ne s'en soucie, or c'est du lien entre
passé et avenir, tissé dans le présent que chaque heure se nourrit.
Même pas volets ouverts que déjà
sortir du nid, voler vers horizons de labeurs pour en revenir soir et fourbu, et chaque jour le même versant ardu sous soleil de plomb.
Mes doigts sur le
clavier des mots lancent aux yeux d'aurore leur concerto, rien ne saurait arrêter l'éruption : la symphonie du jour peut suivre son cours.
Une déchirure du ciel a
abrégé la course des étoiles, activé les clartés d'aurore, tourné la page des rêves, la journée sera d'ors tombés sous les rafales.
Le vent a balayé les
larmes, laissant corps de terre lacéré dans la froide rumeur : il n'est de peine, si capitale soit-elle, qui sache éteindre la flamme des rêves.
Grand calme et branches
presque nues : la lucidité viendrait du silence et nous serions enfin sensibles à tout ce que l'homme perd en vaines condamnations, oublieux de la vie et de ses infinies
surprises.
Xavier LAINE