En 2009, ce sont 45 millions d'hectares de terres agricoles qui ont changĂŠ de mains dans le monde, soit dix fois plus que les annĂŠes prĂŠcĂŠdentes. Ce vĂŠritable accaparement de terres arables intervient la plupart du temps dans des pays sous-dĂŠveloppĂŠs et sous-alimentĂŠs, avec la complicitĂŠ des autoritĂŠs.
Depuis les fameuses "dÊcouvertes" de territoires lointains par les EuropÊens, et notamment Christophe Colomb, s'autorisant à expulser les indigènes pour leur voler leurs terres, c'est un peu comme si rien n'avait changÊ.
Des pays très populeux et manquant de terres arables ont besoin de sols agricoles pour nourrir leur population.
Malheureusement, en louant d'immenses portions de territoire, parfois sur des dizaines d'annÊes, voire des siècles, et en expulsant le plus souvent violemment les populations locales qui travaillaient pÊniblement ces terres, ils participent à l'amplification sur place de la pauvretÊ, de la dÊsertification et de la migrations des paysans vers les centres urbains et leurs bidonvilles.
Certains des pays les plus touchÊs par le phÊnomène, qui s'amplifie d'annÊe en annÊe, ont une population parmi les plus sous-alimentÊe du monde, comme le Tchad, l'Ethiopie, le Mali. On y observe paradoxalement des famines extrêmes, alors même que les autoritÊs louent des millions d'hectares de terres qui ne pourront plus nourrir le pays.
Si encore les investissements profitaient localement. Mais on observe un phÊnomène inverse : dans le but de favoriser une agriculture plus intensive, pour accroÎtre les rendements, les investisseurs Êtrangers importent de grandes quantitÊs de produits chimiques, de matÊriels agricoles, et ainsi polluent et exploitent les sols jusqu'à les rendre parfois improductifs ! Un comble. Sachant qu'ensuite les produits sont exportÊs en totalitÊ, on voit bien que la solution au problème de la faim dans le monde devient elle-même le problème... L'Afrique sub-saharienne est la rÊgion du monde la plus convoitÊe. En effet, l'agriculture y est peu mÊcanisÊe, peu efficace au regard des standards des pays les plus dÊveloppÊs, et demande beaucoup de main-d'oeuvre. Les lois, et surtout leur application, sont particulièrement laxistes. Les parcelles de terre passent de gÊnÊration en gÊnÊration, suivant des coutumes locales, et sont la plupart du temps pas ou peu administrÊes par l'Êtat. En crÊant de toute pièce un cadastre, et en attribuant des terrains sans en avertir les populations locales qui les occupent, de nombreux Êtats vont à l'encontre des intÊrêts de leur propre population. Sans compter les violations de droits humains ÊlÊmentaires, notamment la rÊpression violente des mouvement sociaux qui ne manquent pas d'accompagner ce genre de situation injuste. La Banque mondiale, dont la mission est pourtant de lutter contre la pauvretÊ, favorise ce genre de transactions, et mÊprise en cela les droits des populations locales à l'autosuffisance alimentaire, et à un dÊveloppement en accord avec leurs choix. |
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