La députée PS de Gironde Michèle Delaunay a tenu sa conférence de presse de rentrée hier. Proposition de loi sur le droit à la cantine scolaire, billet d’humeur sur la situation des Rroms, twitte sur la peine de mort, propositions diverses et variées au maire de Bordeaux, prise de position sur la santé et la politique de l’âge, la députée PS de la deuxième circonscription de la Gironde nous a habitués à être sur tous les fronts.
«Mon mandat de députée est très particulier. C’est à la fois un mandat local et un mandat national mais c’est avant tout un mandat du peuple». Et à ce titre, Michèle Delaunay, qui estime que «la mairie n’a plus de pilote» se fait fort de représenter les bordelais. La députée s’investit notamment sur deux gros dossiers : l’urbanisme/mobilité et la pauvreté. Elle aborde ainsi à bras-le-corps les problèmes de stationnement. «Les bordelais sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler car ils ne peuvent pas la garer. Il faut absolument créer des poches de stationnement», insiste l’élue tout en reconnaissant qu’il ne faut pas non plus encourager l’utilisation de la voiture. Autre problématique, le mobilier urbain. «Il faut absolument que la ville ait une gestion raisonnable de ce mobilier. Les potelés fleurissent partout pour éviter le stationnement mais là c’est au point qu’on ne passe plus !». Elle se bat également contre le projet de Cité Municipale à l’entrée du cours d’Albret, qu’elle qualifie de «gros éléphant», contre le tracé de la ligne D qu’elle aurait préféré voir desservir Caudéran et s’inquiète du débouché rive droite du pont Bacalan Bastide dont «on ne connaît toujours pas les accès rive droite alors que tout cela va changer la vie des bastidiens». Elle s’élève enfin haut et fort contre le Grand Stade. «On nous parle de 165 M€ mais nous savons que ce sera plus proche des 200 sans compter les accès. Si on veut faire travailler le BTP, mieux vaut faire des logements sociaux car il en manque 6400 à Bordeaux juste pour être en règle avec la loi SRU». Autre cheval de bataille de la députée et non des moindres, la pauvreté. «25% des bordelais vivent en dessous du seuil de pauvreté et 47 % des ménages bordelais ne sont pas imposables», rappelle-t-elle tout en saluant certaines initiatives bordelaises comme la bagagerie pour SDF ou le déménagement de La Case, l’association de soins aux toxicomanes, dans le quartier St-James. «Ce sont de très bonnes choses mais cela revient à mener une politique de pansements et pas de changement».
Une année athlétique
Autant de combats à mener pour la députée alors que les mois qui se profilent s’annoncent très chargés. «Nous entrons dans une année décisive qui verra se dérouler deux 400 mètres, celui qui nous mène aux Primaires socialistes pour lesquelles j’ai nourri quelques inquiétudes, à commencer par l’intérêt des français pour le sujet, avant d’être rassurée, et celui bien sûr qui nous amène aux présidentielles pour lequel j’ai un optimisme raisonnable». Et puis bien sûr, il y aura une troisième course, «un petit 100 mètres dans la durée, celui des législatives». D’ores et déjà, Michèle Delaunay promet qu’elle sera députée à plein temps. «Je n’ai qu’une seule ambition, celle de faire les choses bien. J’ai travaillé à plein temps comme députée de l’opposition, j’aimerai désormais pouvoir peser sur la formidable tache du futur président de la République et du Gouvernement et apporter ma pierre». Quand au cumul des mandats lié à sa casquette de conseillère générale, l’élue socialiste affirme que «ce n’est pas rédhibitoire». •
Stella Dubourg