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Affaire Karachi : le vide se fait autour de Balladur

Publié le 25 septembre 2011 par Letombe

Edouard Balladur à l'Assemblée nationale pour une audition, le 5 mai 2010 (Jacky Naegelen/Reuters).« Edouard ne passera pas à travers les gouttes. » Depuis jeudi, cette formule, attribuée par Le Monde à « un proche du président » de la République, résume la décision prise par l’Elysée : pas question de couvrir Balladur si le juge Van Ruymbeke remonte jusqu’à lui dans l’enquête sur l’affaire Karachi. Nicolas Sarkozy a lâché son ex-mentor. Est-il temps pour Balladur de songer à singer l’anosognosie ?

Bien sûr, l’ex-Premier ministre a son passé, sa carrière, sa stature. Mais jusqu’à cette semaine, Balladur tirait l’essentiel de son influence du fait qu’on lui en prêtait beaucoup auprès de Nicolas Sarkozy.

Balade au bois de Boulogne
« Ses journées », décrit un ancien conseiller, « c’est écrire des livres et recevoir des visites de gens qui pensent que comme il est influent auprès de Nicolas Sarkozy, ce sera bien pour eux. »

Le Parisien veut croire que sous les « apparences débonnaires » qu’il a lorsqu’il promène son chien au bois de Boulogne, Balladur conservait « une influence majeure sur Nicolas Sarkozy », qui, dit-on, voyait en lui « un père de substitution ».

Le Président l’a consulté au moment de procéder à des remaniements. Surtout, il lui a confié la présidence de deux comités : celui sur la modernisation des institutions, puis celui sur la réforme des collectivités locales. Il lui a aussi proposé d’entrer au Conseil constitutionnel – offre déclinée.

Dernier hochet : Sarkozy l’a nommé, en juillet, « envoyé spécial du G8 pour la mise en œuvre du partenariat de Deauville consacré au soutien aux pays arabes dans leur transition vers des sociétés libres et démocratiques ». Cette mission devait durer jusqu’au 31 décembre. On sauvera les apparences.

« Balladurien, balladurien, mais ça ne veut plus rien dire ! »

Mais après ? Sur qui Balladur va pouvoir compter ? Qui lui est resté fidèle ? De quelles armes, de quels relais dispose-t-il pour faire face à ceux qui lui chercheraient des noises ?

Officiellement retraité de la politique depuis 2007, Balladur « n’a plus vraiment de collaborateur ; mis à part sa secrétaire, son principal collaborateur, c’est Nicolas Sarkozy », murmure une amie politique.

Il reste bien, au nombre de ses fidèles, le député de Paris Philippe Goujon – qui fut son suppléant – et quelques anciens conseillers, comme Hugues Hourdin, le président du Tunnel du Mont-Blanc, ou Valérie Bernis, la directrice de la communication de Suez Environnement.

Mais sinon, de Tron à Longuet, la plupart de ses anciens disciples sont devenus des obligés de Nicolas Sarkozy.

Et ceux qui, il y a quelques semaines, se seraient volontiers réclamés d’une « proximité » ou d’une « filiation spirituelle » avec « Edouard » pour se faire mousser se montrent soudain très distants. Un élu parisien s’emporte :« Balladurien, balladurien, mais ça ne veut plus rien dire aujourd’hui ! »

« Ballamou » et Marie-Josèphe vont pouvoir compter leurs vrais amis, alors qu’approche la « solitudine ».

Par Mathieu Deslandes pour Rue89

Merci à : http://iledere.parti-socialiste.fr/

Quand Nicolas Sarkozy viole la Constitution dans l’affaire Karachigate


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