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Et s'il me le permet

Par Albanlao
Et s'il me le permet
Je n'ai pas la patience du vrai bon lecteur. Encore moins, je n'ai sa capacité de concentration et son aptitude à pénétrer naturellement dans l'intrigue d'un livre. Aussi, je lis très lentement.
Ce matin, j'ai pioché au hasard dans ma bibliothèque quatre romans que je me suis promis de relire avec plus d'attention et d'une façon moins hâchée : Il y a La plus que vive de Christian Bobin, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie d'Hervé Guibert, Le grenier de Claire Castillon et Truismes de Marie Darrieussecq.
J'entends souvent dire que pour apprendre à écrire, il faut lire. Et comme rien n'est jamais trop tard, j'ai décidé de m'y remettre avec plus de sérieux.
J'entame À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie.
Après les six premières pages, voilà que je me mets à divaguer. Je ne peux me contrôler, laissant mon esprit vagabonder de-ci de-là, ramasser des mots et des idées, pêcher des histoires, rencontrer le soleil et parler à la neige.
Je ferme le livre, le mets de côté...
Au fil de mes errances, j'ai appris à connaître un garçon.
C'est un garçon qui n'avait jamais parlé. Il s'était inventé un monde où rien n'avait besoin d'être dit, où chaque mot pensé prenait vie dans les airs, comme une bulle de bande-dessinée et disparaissait aussitôt.
Je n'en dirai pas davantage, mais j'écrirai son histoire, plus tard, lorsque je saurai le faire, et s'il me le permet.
Je reprends mon livre, poursuis péniblement.
Chaque mot me rappelle à mes propres errances, chaque phrase m'extirpant un peu plus du roman.
Je le ferme à nouveau.
Tant pis.
Pour les progrès.
En ce début d'automne, le ciel verse du baume : clémence du temps, réjouissante. Bienfaisante.
Rien ne presse, je me dis. Rien ne presse.

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