Dans le grand journal, ils en ont dit le plus grand bien et sur www.ecranlarge.com aussi. Cf la critique ci-dessous :
Enfin ! Après des années de rendez-vous manqués avec le vrai bon rire au cinéma, l’attente est finie. Bienvenue chez les ch’tis est cette comédie généreuse qui enchaîne les séquences instantanément cultes (aucune chance que la multidiffusion ruine l’impact d’un gag comme celui de la tournée postale) tout en ménageant une vraie sensibilité de cinéma. A pareille fête, on n’attendait pas Dany Boon, comique pas toujours très fin et auteur d’un premier film guère réussi. Mais c’était sans compter le fait qu’il parle ici de ce qu’il connaît le mieux : le Nord, son Nord.
Pour ce faire, il articule tout son récit autour de la phrase d’un de ses sketchs le plus connus : « quand on vient dans le Nord, on pleure deux fois, quand on arrive et quand on repart ». La première partie du film est ainsi un festival de toutes les idées reçues sur les raisons de ne pas aller vivre là-bas. En grossissant constamment le trait, le cinéaste vise juste et enchaîne avec un Kad au diapason, un festival de séquences hilarantes où le Nord est décrit comme l’ultime étape avant l’enfer. Parfaitement rythmée, la comédie réussit ainsi à prendre son envol alors même que l’histoire ne s’est pas encore solidement installée. Joli tour de force !
Et le festival ne s’arrête pas là, bien au contraire. Déjà durement mis à contribution, nos zygomatiques vont être constamment sollicités une fois mis en place le canevas principal : Kad à la découverte d’un monde inconnu, la culture ch’timi. L’art de Danny Boon et ses comédiens (tous exceptionnels de vérité et d’humanité) est de multiplier jusqu’à l’infini cette nature quasi unique du gag pour continuer à nous faire rire aux éclats. C’est cette foi inébranlable dans le décalage humoristique qui fait toute la richesse et la réussite du film.
Tout aussi drôle qu’il peut être (la reconstitution façon ch’ti land du village est par exemple un pur moment d’anthologie), Bienvenue chez les ch’tis dépasse constamment le cadre de la simple comédie potache grâce à la vision d’un artiste désirant faire passer un vrai cri du cœur pour une région qui lui est chère. D’où entre les éclats de rire, une vraie tendresse pour les personnages et un récit qui sans crier garde, devient attendrissant. Le fameux effet kiss cool énoncé plus haut.
Bienvenue chez les ch’tis, c’est du cinéma populaire dans son sens le plus noble. Le seul qui devrait exister et le seul qui mérite de faire ses entrées. À bon entendeur !