Magazine High tech

Sony Reader PRS-T1 : première prise en main

Par Ebouquin

Sony Reader PRS-T1

Mardi soir, nous avons pu assister à la présentation de la nouvelle gamme de produits de Sony. Si les derniers ordinateurs portables, appareils photo reflex ou compacts et écrans 3D attiraient la foule, il nous a fallu quelques minutes pour trouver l’espace dédié à la gamme Reader de Sony, une ligne de produits qui existe depuis 2006 avec PRS-500. En effet, l’emplacement réservé à cette gamme de produits est symbolique de la place que doit tenir le livre numérique dans les comptes du géant Sony.

Sony Reader PRS-T1

Une « invitation à la lecture » ? Voici le petit coin dans lequel étaient placés les nouveaux readers. Au prime abord, on pourrait croire qu’il s’agit de trois modèles différents, mais il faut se rappeler que le PRS-T1 est maintenant l’unique représentant de la gamme Sony Reader. Décliné en trois couleurs (blanc, noir et rouge, en image en tête d’article), il est le résultat d’un changement de stratégie pour Sony dans le domaine de la lecture numérique. La précédente génération d’appareils (PRS-350 et PRS-650, mais aussi PRS-950) a rencontré l’assentiment des utilisateurs. Un succès qui a même surpris les équipes de Sony sachant le prix de vente supérieur de leurs appareils et l’absence de connexion sans-fil sur les deux produits entrée de gamme.

Mais ce succès a été limité en raison des difficultés d’approvisionnement auxquelles la société a dû faire face (principale conséquence du tremblement de terre au Japon du mois de mars). Du coup, il était grand temps pour Sony de trouver une solution pour répondre à la demande et le Sony Reader PRS-T1 en est la concrétisation.

Plus d’aluminium mais léger

Sony Reader PRS-T1

L’unique représentant de la marque Reader reprend les caractéristiques qui ont fait le succès de la gamme précédente et se voit ses principaux manques comblés. Le design est légèrement revu par rapport aux précédents ereaders tactiles de la marque, mais il troque l’habituelle coque en aluminium pour du plastique. Dommage, car ce « plus » faisait des Sony Reader des appareils plus solides et plus durables que leurs concurrents. Puis, le toucher de l’aluminium a ses fans…

Sony Reader PRS-T1

Du coup, les teintes des trois coloris font plus cheap. Si le modèle noir et le modèle blanc sont passe-partout, le rouge est particulièrement flash et aura sûrement du mal à trouver son public. Le passage à un casing en plastique confirme la nécessité de réduire le coût de production pour s’aligner sur les prix de la concurrence. Ce changement aura au moins eu le mérite de faire baisser le poids du reader, plus léger en main que ces prédécesseurs. Sony communique même en qualifiant son appareil d’être le reader le plus léger du marché. À quelques dizaines de grammes près, ce n’est plus un argument que nous retenons pour choisir un reader epaper.

Un logiciel revu et ouvert grâce au navigateur web

Sony Reader PRS-T1

Le logiciel du Sony Reader PRS-T1 concentre la quasi-totalité des nouveautés de cette gamme. Dès la sortie de veille du reader, on découvre une page d’accueil redessiné avec en en-tête la dernière lecture et au centre, les derniers livres téléchargés. Ensuite, quatre sections sont proposées : Livre, Journaux, Collection et l’accès au Reader Store.

Sony Reader PRS-T1

Sur la page suivante, on peut accéder aux autres fonctions du reader, notamment le navigateur web, un accès direct à Google Books ou encore le système de prise de notes ou le lecteur audio (compatible MP3 et AAC, prise jack 3,5mm intégrée). Enfin, c’est par cette page que l’on peut accéder au menu « Paramètres ». Grâce à la connexion WiFi qui équipe le reader, le PRS-T1 est capable de se connecter à Internet avec à un navigateur de bonne facture. Les sites visités s’afficheront automatiquement avec leur design optimisé pour mobile. À notre grande surprise, celui-ci n’est pas du tout bridé (même si l’écran E-Ink limite l’ergonomie) et permet même de télécharger du contenu depuis n’importe quelle source. Cela fonctionne donc avec n’importe quelle librairie d’EPUB ou avec Feedbooks comme nous avons pu le filmer.

Le Reader Store aux abonnés absents

Sony Reader PRS-T1

Cette fonction est un grand avantage du PRS-T1, faisant du reader l’un des plus ouverts du marché. Compatible avec le format EPUB et PDF avec ou sans DRM, il est donc possible d’acheter du contenu directement depuis le reader sur votre librairie numérique préférée. Pourtant, le Reader Store n’était-il pas censé être accessible depuis la France? Même si le reader propose déjà un raccourci vers la boutique, elle sera accessible depuis la France qu’au printemps 2012. Entre le 17 octobre (date de lancement du reader) et l’ouverture de la librairie, il faudra faire ses emplettes ailleurs. Pour les ebooks libres de droits, un accès direct à Google eBooks permet de télécharger un titre en quelques clics. Sinon, Feedbooks, eBooksGratuits ou la BeQ seront de très bonnes alternatives.

Un moteur de lecture plus complet

Une fois quelques ebooks téléchargés sur le reader, il est possible d’entamer la lecture. Le PRS-T1 tire bénéfice d’un bel écran E-Ink Pearl 6 pouces (résolution 600×800). Pas de modèle HD comme sur le Story d’iRiver mais une interface tactile infrarouge zForce de Neonode. Sur ce point, rien ne change par rapport au PRS-350 et PRS-650 et le lecteur retrouvera le même confort de lecture sur le PRS-T1. Cependant, quelques améliorations viennent améliorer l’expérience utilisateur.

Sony Reader PRS-T1

La plus notable est la possibilité de changer la police. Sony en propose 7 différentes, parmi les plus connues. Le logiciel prévient qu’un changement intempestif de police pourra gêner le système de prise de notes. Il faudra faire attention à ne pas prêter son reader à un ami qui souhaite personnaliser le texte à son goût !

;-)
Comme toujours, il est possible sur les fichiers EPUB d’augmenter la taille de la police. La fonction Reflow PDF est toujours présente, mais s’avère peu utile avec le nouveau système de zoom. À la manière d’un iPhone, il possible de zoomer/dézoomer par un geste de deux doigts sur l’écran. Au final, les options d’affichage sont plus nombreuses qu’avec le logiciel qui équipe les anciens PRS. Une excellente nouvelle !

Sony Reader PRS-T1

Autre amélioration, le système de prise de notes. Une fois encore, il reprend le même fonctionnement que sur iOS (le Nook et le Kobo Touch empruntent aussi cette interface). En touchant un mot, il est surligné et plusieurs options sont proposées (image ci-dessous). Ce raccourci peut s’avérer particulièrement utile. Pour sélectionner plus de texte, il suffit de déplacer le sélectionneur. Comme sur les précédents modèles, le Sony Reader intègre par défaut 12 dictionnaires (majoritairement bilingues) dans diverses langues, dont le français. Pour prendre des notes, deux solutions sont proposées : le surlignage (qui peut être couplé à une note saisie par clavier ou manuscrite) ou l’annotation à l’aide du stylet. En revanche, il faut se contenter d’une liste pour accéder à ses notes et les ouvrir en cliquant sur chacune lorsque l’on reprend un texte. Comme sur la grande majorité des readers, la fonction de prise de notes reste accessoire.

Sony Reader PRS-T1

Le nouveau logiciel du Sony Reader inaugure aussi une fonctionnalité originale : l’historique de lecture. En quoi cela consiste-t-il ? Le PRS-T1 mémorise les déplacements du lecteur dans l’ebook. Ainsi, si plusieurs pages sont sautées en une opération (typiquement, un va-et-vient dans le texte), ce petit bouton apparaît dans le coin de l’écran.

Sony Reader PRS-T1

En appuyant dessus, le reader renvoie à l’emplacement précédent. Rien de bien révolutionnaire à première vue. Il se trouve pourtant que cette fonctionnalité est très utile dans certains textes, notamment lorsqu’ils incorporent des notes de « bas de page » (ce qui n’a plus de sens dans un texte en EPUB). Dans un ebook, les notes sont placées en fin de fichier et elles sont accessibles par un lien cliquable dans le fragment correspondant. Cependant, il arrive que sur des EPUB malconçus, il n’y ait aucun lien de retour en fin de note. Un simple clic sur le bouton « Précédent » permet de retrouver son emplacement initial et de remédier à ce problème. Futé !

Fluidité d’utilisation au-rendez-vous

Sony Reader PRS-T1

À l’usage, le Sony Reader PRS-T1 s’est révélé plutôt véloce. Nous n’avons pas été confrontés à des ralentissements intempestifs (comme cela survient encore sur certains modèles récents…) et la navigation est fluide. Le reader dispose toujours d’une sortie de veille instantanée, sans impact sensible sur l’autonomie. Sur ce point, nous n’avons pas pu vérifier les dires de Sony qui annoncent un mois d’autonomie avec une seule charge. Sony n’a pas pu nous indiquer quel processeur équipe le PRS-T1 mais il ne serait pas étonnant qu’ont y retrouve la dernière génération processeur Freescale ou Texas Instruments qui offrent un bon compromis entre puissance et basse consommation d’énergie.

Sony Reader PRS-T1

L’espace de stockage n’évolue pas : 2 Go de mémoire interne extensible par carte MicroSD. D’après Sony, il s’agit d’un espace largement suffisant pour la grande majorité des utilisateurs qui possèdent peu de livres par rapport aux capacités de stockage réelles de l’engin. En tout cas, le lecteur régulier pourra remplir son reader d’EPUB et de PDF sans se soucier des limites de son appareil de lecture.

Histoire de conclure notre test et de pousser le Sony Reader dans ces derniers retranchements, nous avons effectué un stress test assez original. Là où certains readers plantent lorsqu’ils sont trop sollicités, le PRS-T1 a tenu sous la charge lors d’un zoom PDF… un peu accéléré. Même si le flash noir est toujours présent (et ne peut pas être limité ou désactivé), le Sony a tenu. D’ailleurs, un tel taux de rafraichissement laisse facilement penser que le reader serait capable d’afficher de petites animations GIF. Pour une prochaine mise à jour?

Un reader milieu de gamme compétitif

Sony Reader PRS-T1

Le Sony Reader PRS-T1 n’apporte aucune innovation dans l’univers des ereaders avec écran en papier électronique. Sa fiche technique est semblable aux derniers Nook et Kobo Touch tandis que son design reste classique. En revanche, pour le marché européen (et français tout particulièrement), il possède trois solides arguments de vente : une compatibilité avec les formats standard EPUB et PDF (les deux standards), qu’ils soient protégés par DRM ou non. Une connexion WiFi permet à l’appareil de devenir autonome et de s’affranchir de toute connexion à un PC (bye-bye l’horrible logiciel Sony eBook Library). Enfin, son prix, 149€, le situe parmi les readers les moins chers du marché (au niveau des readers 5 pouces). Reste à voir si Amazon et Kobo s’aligneront sur ce prix, mais Sony propose un solide appareil milieu de gamme.

Le Sony Reader ne se fait pas remarquer par ses fioritures, comme des fonctions de partage de lecture sur les réseaux sociaux. Sony fait le minimum pour rester dans la course, même si cela doit se faire au prix d’une coque en plastique et d’une housse en option. Cependant, la qualité de fabrication n’est pas au rabais, une chose à laquelle la firme nippone nous a habitués depuis longtemps. Mais le PRS-T1 nous amène aussi à faire un constat : même si Sony cherche à mettre en place son écosystème de lecture (librairie numérique, applications, etc.), elle est avant tout un fabricant de reader qui ne cherche plus à défricher le terrain de la lecture numérique et à proposer un produit d’avant-garde qui inviterait aux usages à venir.

Pour découvrir le Sony Reader PRS-T1 dans le moindre détail, profitez de notre galerie photo.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ebouquin 10420 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines