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Moorcock Les danseurs de la fin des temps

Publié le 25 février 2008 par Vincent

La dernière fois que j'étais parti en vacances, comme je savais que j'aurais du temps pour lire, j'avais pris (entre autres) 1ebe90b04a64db3645accad6fb0d957e.jpgun gros pavé pour être certain de ne pas m'ennuyer. Les danseurs de la fin des temps par Michael Moorcock en un gros tome chez Lunes d'encre (un grand merci à cet éditeur au passage de  regrouper en 1 volume ce qui est habituellement fractionné en plusieurs, c'est quand même plus pratique pour une valise). Assez curieusement, c'est un livre que je n'ai pas terminé alors que l'idée me plaisait. L'idée me plaisait intellectuellement mais l'histoire m'ennuyait profondément. J'ai déjà ressenti cet écart entre le plaisir intellectuel et le déplaisir du lecteur chez Silverberg où l'on se dit qu'il y a là une idée intéressante, originale mais une intrigue faible faute de n'être qu'une idée habillée.

Les danseurs de la fin des temps, ça raconte quoi ? Jherek Carnelian et ses comparses vivent à la fin des temps. Et ils s'ennuient. D'un ennui aussi incurable que rare: l'oisivité pré-apocalyptique. Alors ils chassent l'ennui (ou cherchent à le faire) à travers des divertissements joyeusement décadents et futiles où seule la recherche d'un improbable plaisir est la règle. Le baroque est bien entendu de rigueur.  On s'ennuie beaucoup en lisant ce cycle mais sans doute est-ce volontaire car qu'y a-t-il à faire/penser/être lorsque tout a été trouvé et que tout ce qui pourrait l'être sera sans lendemain ? La vanité des divertissements à l'aube de la fin des temps est au fond le pis-aller qu'ont trouvé ces danseurs. Et si le cycle a bien une histoire, elle est elle aussi contaminée par cette proche fin des temps qui va rendre vain tout ce qui est humain.

Au final, on a l'impression d'avoir lu un brillant exercice de style qui s'est un peu trop attardé sur lui-même, laissant le lecteur perplexe sur ce qu'il doit penser de tout cela.

 P.S: je disais plus haut tout le bien que je pensais des commodes intégrales de Lunes d'encre. Mais il y a encore mieux: ce sont les bibliothèques qui achètent ces volumes de Lunes d'encre.  Lorsqu'on part en vacances et qu'on a le droit d'emprunter quatre volumes, c'est toujours difficile d'emprunter une série complète. Pour Hamilton, c'est foutu d'avance: sept volumes. Pour les autres, bizarrement, il y a parfois le volume 1 et le 3 mais pas le 2. Rien de plus irritant d'avoir emprunté le volume 1 de telle série quelconque et  de s'apercevoir après l'avoir achevé qu'on lirait bien la suite et de ne pas l'avoir sous la main (la librairie estivale du coin n'ayant aucun risque d'ailleurs de vendre de tel livre, on reste frustré comme un fumeur s'apercevant à 23h44 qu'il ne reste plus de cigarettes pour le lendemain - où tout est fermé.).  Pour cette raison , longue vie aux intégrales de Lunes d'encre. Et aux autres d'ailleurs (comme Omnibus).


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