Il y a des livres dont je m'abstiens de parler parce que je ne les ai pas aimés mais qu'ils ont quand même pour eux des qualités que d'autres apprécieront. Ainsi, Un feu sur l'abîme de Vernor Vinge m'a laissé de mabre ; idem pour L'anneau-monde de Larry Nirven. Je n'aime pas et c'est peut-être question de goût, aussi je préfère m'abstenir de critiquer des livres qui n'étaient peut-être pas faits pour moi. Par contre, il y a des livres que je n'ai pas aimés à cause de leurs défauts évidents et ceux-là, je ne me gêne pas pour en parler. Tel est le cas de cette "somme' intitulée L'aube de la nuit de Peter F. Hamilton édité en poche et composé de nombreux volumes (attention au porte-monnaie car même en poche ça casque !): Rupture dans le réel, L'alchimiste du Neutronium, Le dieu nu, ces trois parties de base étant elles-même subdivisées respectivement en trois puis deux volumes chacune pour les besoins de la cause (comprenez toujours le porte-monnaie). Rupture dans le réel est ainsi sudivisé en : Tome 1, Genèse ; Tome 2, Emergence ; Tome 3, Expansion. L'Alchimiste du Neutronium est divisé en tome 1 Consolidation et tome 2 Conflit. Quant au dieu nu, il comprend le tome 1 Résistance et le tome 2 Révélation. L'ensemble est donc long, très long et évidement, ce n'est pas en soi un problème car cela pourrait très bien être long mais de bonne qualité quand même. Seulement voilà, si les trois premiers tomes (qui plantent les fondations de la saga) sont assez agréables à lire (et j'avoue les avoir lus avec un peu de plaisir, appréciez au passage ma grande honnêteté), la suite fait penser au célèbre proverbe Qui embrasse trop mal étreint par l'ennui qu'il engendre.
L'idée assez alléchante de départ de cette saga spatiale est d'imaginer qu'à la suite d'un évenement inconnu, les esprits des morts sont revenus, s'introduisant dans un monde nouvellement colonisé pour ensuite chercher à conquérir le reste de l'univers (ce sont les possédés). Du coup, on obtient un mélange de space opera et de morts vivants. Une sorte de film de George A. Romero mais dans l'espace. Là où l'idée de base devient moins alléchante c'est quand l'auteur imagine que ces possédés ont pour chef Al Capone. En terme de mal humain, on avait mieux quand même comme chef ! Il est dommage que l'auteur ait là reculé devant son idée de base et n'ait pas fait revenir d'autres méchants de l'histoire donnant un côté plus horrible à ses possédés. Plus on avance dans l'histoire, plus celle-ci comporte des longueurs inutiles et on sent que l'auteur a rallongé la sauce mais qu'il n'a plus d'idées, se contentant d'avancer en roue libre. Du coup certains éléments du récit qui étaient intéressants à la base finissent par agacer à force d'être rappelé.
En fait, je me suis dit en arrivant à la fin de cette longue, trop longue saga qu'il y avait là pas mal d'éléments pour un bon livre ou deux de 500 pages mais que l'auteur a cédé aux sirènes de l'épopée-fleuve, ce qui donne un résultat un peu indigeste une fois la dernière page lue. Si le new space opera, c'est ça, c'est décevant.
P.S: dans ma pile de livres à lire, il y a Dragon déchu (en livre de poche), peut-être aurais-je l'occasion de réviser mon jugement sur cet auteur. Je n'avais pas trop accroché à L'Espace de la révélation d' Alastair Reynolds, par contre j'ai beaucoup plus apprécié La Cité du gouffre ainsi que Diamond Dogs, Turquoise Days, peut-être en sera-t-il de même pour P.F. Hamilton.