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La Cité des saints et des fous (Jeff VanderMeer)

Publié le 25 février 2008 par Vincent

d3e0811185b6f709c2aaec219bbf9e75.jpgL'ouvrage de Jeff VanderMeer a reçu le prix du Cafard cosmique 2007 et c'est justice. Souvent la quatrième de couverture nous promet un "livre monde" comme on dit dans le jargon - comprenons par là un livre qui nous initie à un monde nouveau, original dans lequel on aura envie de s'immerger et que la dernière page  nous fera regretter de le quitter. Souvent la quatrième de couverture nous le promet mais qu'il est rare qu'elle tienne cette promesse (petite parenthèse au passage: ne faites jamais confiance pour choisir un livre à la quatrième de couverture qui ne se gêne pas parfois pour vous raconter des choses qui ne se produisent qu'au 2/3 du livre, ce qui gâche le plaisir de lire !!!). Le nouveau Dune ou Hypérion se révèle souvent un simple argument marketing de vente et la dernière page achevée, on se dit: rien de nouveau sous le soleil

Le livre de Jeff VanderMeer pour une fois tient la promesse d'être un livre monde. Nous allons nous immerger dans le monde fabuleux d'Ambregris avec son festival du Calmar géant, ses champigniens. Pour cela l'auteur utilise la technique du patchwork: le roman est en fait un ensemble volontairement hétéroclite de nouvelle, de monographie savante sur la calmarologie, de guide touristique, de texte crypté, d'illustrations ... Pour bien appuyer l'aspect hétéroclite, la typographie change, c'est comme si on était en présence d'une sorte de dossier tombé par hasard entre nos mains. L'ensemble est baroque, jouant sur les ruptures de ton: tantôt sarcastique, tantôt angoissant (au détour de certaines pages, on se met à craindre de rencontrer un Calmar ou un champignien ...), léger, grave, ...

On trouve aussi bien dans La Cité des saints et des fous un conte qui rappelle Hoffmann que la monographie savante qui m'a bien fait rire, d'autant plus que, de formation, je suis habitué à ce type d'écrit.  On y retrouve tous les excès propres à ce type d'écrit (je parle toujours, bien entendu de la monographie): le ton inutilement polémique (surtout quand on traite d'un sujet très pointu), la bibliographie monstrueuse, constituant à elle seule un livre en soi (et uniquement destiné au spécialiste qui ne la lit au fond que pour savoir s'il a raté un ouvrage important dernièrement sur son domaine de prédilection), le ton pompeux ...

Dernière chose: c'est au détour de sites consacrés à la SF que j'ai eu connaissance de La Cité des saints et des fous mais dans la librairie où je l'ai acheté (Le Furet du Nord à Lille pour ne pas la nommer), il était classé en littérature étrangère. Bon signe qu'un tel livre ait été perçu plus comme un livre de littérature générale que science-fictionnesque car c'est un bon livre de littérature. Dommage qu'à côté, on ne trouvait pas Whittemore dont je vous ai déjà dit tout le bien que j'en pensais.


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