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Réflexions.

Par Ananda

Le poète est quelqu'un qui cherche la chair des mots...peut-être pour se convaincre que son existence existe.

Démarche scientifique et démarche poétique sont deux approches de l'Univers par l'Homme qui se complètent.

Le passé ne doit pas encombrer le présent...mais le présent ne doit pas non plus oublier à qui il doit la vie !

L'enfance est la période où l'on vit sa vie le plus intensément. D'où résulte sans doute le fait que l'enfance, en nous, ne meurt jamais.

Notre monde se prétend "humaniste" et pourtant il repose bel et bien sur la loi du plus fort.

Tout instant pleinement vécu est, en quelque sorte, volé au Temps.

Son plein de vie est, au fond, une sorte de stratagème mental.

Mince, fragile membrane qui sépare le présent de l’avenir.

L’instant, ou encore cette illusion d’éternité.

Cette imposture.

Ne rien faire. Pour que les instants se ressemblent tous. Pour qu’ils prennent tous un air de gémellité.

Seul moyen – certes, illusoire – qui soit de contrer leur mouvement inexorable.

Les ensevelir sous un masque de cire terriblement fixe.

Le Temps n’est-il pas, après tout, pour une bonne part, une question de perception ?

L’avenir, si prompt à balayer le présent, cette vulgaire feuille morte !

L’avenir, toujours posté derrière la coque vide du présent.

L’avenir emporte tout dans l’élan de son grand vent limpide, qui fait place nette !

La vie est faite de rencontres et d’oublis de ceux qu’on a rencontrés.

La véritable sensibilité au monde, le véritable intérêt qu’on lui voue, à mon sens, se traduisent par le désir de le mieux observer pour le connaître plus en profondeur.

Assez paradoxalement, donc, ils impliquent une démarche de distanciation, de recul qui vous tient à l’écart, de désengagement émotionnel.

On ne regarde jamais si bien que de l’extérieur, et la tête froide.

Détachement et solitude sont les père et mère de la compréhension.

La vie en société nous oblige à être calculateurs.

Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que ce soient les mammifères très sociaux (éléphants, dauphins, loups, babouins, macaques et singes verts, grands singes et Hommes pour finir) qui aient développé l’intelligence et ses formes les plus abouties.

Chez l’Homme, la conjugaison vie en société/ prédation (chasse) a dû jouer un très grand rôle. La chasse oblige en effet à élaborer des stratégies pour piéger le gibier et l’on sait que, dans la nature, les prédateurs sont toujours dotés d’un plus gros cerveau et plus intelligents que les proies.

Rencontrer des gens, c’est, bien trop souvent, s’exposer à leurs jugements, toujours en fonction de LEURS comportements et de LEUR mode de vie.

Et les sociétés hyper-individualistes modernes occidentales ne font qu’accentuer encore le problème.

Plus ça va, et plus les gens deviennent impatients et intolérants. Et plus ça va, plus ils semblent souffrir de ce manque de patience, de tolérance.

Paradoxe de ces sociétés qui promeuvent de grands idéaux de Respect de l’Homme et de l’Autre et où, par contraste, l’individu porté à exalter son ego et ses caprices a de plus en plus tendance à faire le vide autour de lui, précisément par intolérance, par rejet de tout ce qui n’est pas sa petite personne.

Nommer les choses du monde par nos mots, c’est les recréer un peu.

Un relatif isolement permet de mieux observer le monde. Parce que la non-implication nous maintient à la bonne distance.

L’implication et l’émotion nuisent au pouvoir d’analyse.

On dit qu’en ayant une progéniture, on se REPRODUIT.

Mais c’est inexact, en ce sens qu’on ne reproduit que 50% de son patrimoine génétique sous une forme qui plus est très recombinée.

Dans ce cas, serait-on tenté de se demander, que reproduit-on ?

N’obéissons-nous pas là à une pulsion qui nous dépasse, qui se moque totalement de l’individu en tant qu’entité unique et impossible à comparer à qui que ce soit d’autre ?

Il est certain que la Vie se moque de notre individu, des exigences de notre conscience, de notre ressenti, de notre ego.

Ecrire et, plus généralement, faire acte artistique, c’est s’exprimer.

Or, pour s’exprimer, il faut avoir une certaine dose d’assurance.

Comment, compte tenu de tout ceci, s’étonner que les femmes soient si peu représentées et si peu reconnues dans l’univers de la créativité humaine ?

Ce que les hommes aiment, réclament en elles, c’est la soumission, la discrétion, le besoin d’être protégée et l’investissement dans l’amour.

Ces derniers sont inscrits dans la « complémentarité » des rôles sexuels et des rôles de genre (actif/passif).

Une femme qui se révèle trop sûre d’elle le paie encore chèrement, de par la peur irraisonnée qu’elle suscite chez la majorité des hommes ; une peur de toute manifestation de trop grande « activité » ou de trop grande « visibilité » féminines.

Les schémas inculqués tant par la nature que par la culture restent forts et, de ce fait, la créativité culturelle demeure toujours massivement perçue (même dans le cadre occidentalo-moderne pourtant plus souple) comme d’essence masculine.

Quelquefois, on n’a plus la force d’être fort (e)

P. Laranco


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