Je pense à vous, sœurs et frères de misère, courbés par le labeur sur d’indignes salaires décrétés par des millionnaires, des patrons arrogants sortis des écoles de leurs pères et autres têtes pensantes becquetant au Medef, à ces pompes funestes de destruction massive de tous les avenirs. Je pense à vous, qui avez perdu le goût du combat collectif ou même, comme moi, ne l’avez jamais eu, tant l’éducation archaïque nous forme à la compétition, à l’individualisme, aux valeurs erronées de notre humanité, et nous jette comme elle peut dans un monde orphelin de l’âme, une animalerie sans joie, où selon vos talents, vous serez victimes ou bourreaux, alors que tant d’autres visions humaines auraient été possibles.