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Nicolas Sarkozy attend son heure

Publié le 27 septembre 2011 par Hmoreigne

Nicolas Sarkozy attend son heureLes défaites ont toujours des conséquences. La perte du Sénat a un air de Sedan pour un chef de l'Etat souvent comparé par ses détracteurs à Nicolas le Petit. Toléré hier pour sa capacité à faire gagner son camp, Nicolas Sarkozy sera-t-il rejeté demain, accusé de le faire perdre ? Face au délitement de la majorité, on assure à l'Elysée que le président attend son heure.

La thérapie de groupe a commencé à l'UMP où les paroles se libèrent. En dehors des éléments de langage sans intérêt, les appréciations naviguent entre "surprise" pour Xavier Bertrand et "avertissement sérieux" pour Bruno Le Maire. Certains tentent même de profiter de la crise sénatoriale pour se placer. Jean-Pierre Raffarin évoque ainsi "une véritable grogne des territoires" et appelle dans ce qui ressemble à une offre de service à "un acte 3 de la décentralisation".

De fait, l'élection de dimanche n'est pas seulement une victoire électorale. Elle est tout autant symbolique et psychologique. Sinon prémonitoire, a minima de bon augure pour la gauche en 2012.

"A sept mois de la présidentielle, la mécanique sarkozienne ne s’est toujours pas remise en marche. Et au regard de ces résultats désastreux au Sénat, des sondages misérables et des affaires, on ne voit rien venir" estime le politologue Roland Cayrol.

La droite doute de son capitaine mais n'a pas de doublure à lui substituer. Elle le suivra donc mordicus dans la bataille avec ou sans états d'âme. De toute façon, ce n'est parce que Nicolas Sarkozy fait le mort qu'il l'est déjà. La victoire de la gauche à la présidentielle de 2012 est loin d'être acquise.

Nicolas Demorand sur Libération met en garde contre le syndrome Poulidor. L'éditorialiste voit dans le PS un "parti d’élus locaux remarquablement organisé pour tout rafler aux municipales, aux régionales et aux cantonales, mais totalement incapable, depuis 1995, de gagner une présidentielle".

Même un genou à terre, Nicolas Sarkozy, il ne faut pas l'oublier demeure un redoutable boxeur capable sur un uppercut inattendu de retourner une situation.

Dans une stratégie présidentielle totalement contre-nature, le Chef de l'Etat veut laisser du temps au temps et construire dans l'intervalle l'image d'un président courageux, qui paie aujourd'hui pour le corporatisme des élus locaux face à des réformes présentées comme indispensables.

Dans l'ombre, le Chef de l'Etat affûte ses armes et finalise son plan. Ce sera assure-t-il une campagne très courte, très pugnace. Une guerre éclair qui viendra sur un terrain où on ne l'attend pas en prenant soin de contourner la ligne Maginot idéologique gauche-droite.

Vision de génie ou simple déni de réalité d'un homme en chute libre qui à 4 étages de s'écraser au sol cherche à se convaincre que, "jusque là, tout va bien" ? Réponse en mai 2012.


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