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Sarkozy devra payer ses voyages. Et le reste.

Publié le 28 septembre 2011 par Juan
Sarkozy devra payer ses voyages. Et le reste. Avant d'avoir un nouvel Airbus présidentiel, Nicolas Sarkozy aimait déjà voyager. Il voyageait même beaucoup. Mais désormais, la police traque ses déplacements passés, d'il y a 15 ans. L'affaire du Karachigate n'est pas terminée.
Le général Rondot n'a pas apprécié d'être une nouvelle fois approximativement cité par Ziad Takieddine dans ses pseudos confessions médiatiques. L'homme d'affaires, proche du premier cercle sarkozien, avait expliqué avoir connu le sieur Rondot en 2004. Puis en 2006. On ne sait plus. A vrai dire, on s'en fiche. La police, si elle parvient à conserver une relative autonomie contre son ministre de tutelle et proche de Ziad  Takieddine, trouvera un jour par qui Nicolas Sarkozy a bel et bien été invité dans les suites de l'hôtel Cipriani, à Venise. La nuité y coûte entre 2.400 et 8.000 euros, rappelle le site Mediapart : « Les enquêteurs ont été mis, ces derniers jours, sur la piste d'un luxueux voyage de Nicolas Sarkozy à Venise, payé dans les années 1990 sur les fonds de Thierry Gaubert. Ces fonds sont désormais suspects. »
Jean-François Copé, autre grand ami de Ziad Takieddine, a déjà été balancé. On l'a vu, tout l'été dernier, sur des clichés publiés publiés par Mediapart. Copé au Liban, Copé à Londres, Copé dans la piscine à Antibes... Takieddine avait l'amitié généreuse. Grâce à ses photos-souvenir, peut-être ne sera-t-il jamais président de la République. Quand Copé se laissait ainsi invité, en famille, il était ministre.
Lundi, la presse jetait un nouveau témoignage dans le débat public. Miléna Gaubert dénonçait les « conneries » de sa mère Hélène Gaubert. « Il y a quelques mois, ma mère m'a confié qu'elle voulait emmerder mon père » a-t-elle affirmé lundi sur Europe1. Elle a même décrit sa mère comme « dépressive ». On ne sait pas d'où est venu ce témoignage fort à propos. Samedi, Hélène Gaubert avait confié les pressions subies de son ex-mari, après l'intervertion de Brice Hortefeux le 14 septembre.
Manque de chance, Nicola Johnson, ancienne épouse de Ziad Takieddine confirmait: Mediapart expliquait, lundi dernier, que « l'ex-femme du marchand d'armes a surtout confirmé devant les enquêteurs les révélations d'Hélène Gaubert, qui a évoqué un ballet d'argent liquide entre la Suisse et la France pour financer le camp Balladur en 1995 ».
Edouard Balladur, lâché par Nicolas Sarkozy, serait bientôt entendu par la justice. C'est ce qu'une source policière a confié au JDD dimanche dernier. L'étau se resserre. L'ancien premier ministre a été laissé bien seul par le Monarque. Sauve qui peut ?
Lundi soir, Henri Guaino, le conseiller spécial ès discours de Nicolas Sarkozy, affrontait Edwy Plenel sur le plateau de l'émission Mots Croisés sur France 2. « Vous mélangez tout, vous pratiquez l'insinuation ». Xavier Bertrand, autre proche, a évoqué une « chasse à l'homme » contre Nicolas Sarkozy. Fichtre ! On pourrait donc traquer le chef des Armées et des services secrets, l'omni-président, le président occulte de l'UMP, l'homme qui contrôle l'audiovisuel public
Autre affaire, même inquiétude. Les patrons de nos services secrets vont être convoqués ... par la Justice. Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, et Bernard Squarcini, le directeur de la DCRI, attendent leur convocation dans l'affaire des fadettes. Un autre espion, rapporte Frédéric Ploquin sur Marianne2,le chef de cabinet de Frédéric Péchenard, le commandant Robert Martin, devrait être interrogé également. Il était garde du corps d'Edouard Balladur en ... 1995, quand ce dernier était premier ministre. L'affaire du Karachigate est décidément partout.
De ces affaires, Nicolas Sarkozy ne voulait pas en parler, malgré de nouvelles interventions publiques. Mardi, il était dans l'Oise, sur le thème de l'emploi. Encore quelques photos au milieu d'ouvriers en casque. L'allocution était « informelle », avec caméras, estrade pour que le Monarque domine d'une tête l'assistance, et micro en main. Informelle ? Le candidat Sarkozy reprit un argument connu, stigmatiser « la France qui travaille » contre celles des « fonctionnaires ». Le même jour, la mobilisation était historique. Enseignants du privé et du public s'étaient retrouvés pour contester les suppressions de postes dans l'éducation primaire et secondaire. Les images de défilés, piquets de grèves et enseignants en colère faisaient tâche dans sa communication présidentielle. Il n'a pu s'empêcher de tacler les manifestants et grévistes. Il était d'abord mielleux: « Je sais bien qu'aujourd'hui, il y a des protestations. C'est normal dans une démocratie ». Puis franchement désagréable : « Mon devoir de chef de l'Etat, c'est d'abord de penser aux ouvriers, aux salariés, aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l'Etat, plus que de penser à ceux qui ont un travail difficile mais qui ont un statut qui les protège ». Clivant ? Bien sûr. Enervé ? Evidemment.
Le matin même, Nicolas Sarkozy animait son traditionnel « petit-déjeuner » de la majorité, avec des parlementaires de son camp. A en croire les échos et le verbatim rapportés par quelques confidences livrées au Figaro, le Monarque était ivre de rage: « À chaque élection, on trouve quelque chose, s'est agacé Nicolas Sarkozy devant ses troupes. Une fois, c'est mon possible divorce, une autre fois, c'est l'affaire Clearstream… Cette fois, on sort un truc d'il y a seize ans ! Tout le monde sait que je n'ai rien à voir là-dedans. D'autant plus que j'avais été réservé sur ces contrats quand j'étais ministre du Budget. Tout cela est infâme. C'est toujours les mêmes, comme par hasard. C'est toujours la même volonté de nuire.»
Il paraît que la réunion, cette fois-ci, fut plus «sombre» que d'ordinaire, que Sarkozy adopta « un ton très grave ».
Etait-ce la débâcle sénatoriale, cinquième défaite dans les urnes depuis 2007, ou l'emballement des affaires ? Devant « ses » députés, Nicolas Sarkozy promit des initiatives. Il voulait rassurer. Certains s'interrogent à nouveau sur la candidature Sarkozy. Lui reste confiant:  « La présidentielle se jouera sur la crise, car la crise est systémique, la crise de confiance est systémique et la réponse doit être aussi systémique ».
Et la claque... « systémique » aussi ?

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