De nouvelles pistes pour le vélo de demain

La CUB a chargé plusieurs scientifiques français et européens de passer au crible le plan vélo de l’agglomération bordelaise et de proposer des éléments de réflexion pour les prochaines années. Objectif :  faire passer le vélo de 4 à 15% des déplacements d’ici 2020. Danemark, Suisse, les spécialistes présents hier à Bordeaux étaient venus de loin pour participer à la journée de travail organisée par la Cub et restituer leurs idées sur le vélo de demain. Un véritable remue-méninges qui avait pour but de « réagir à chaud sur l’ébauche de ce plan d’action qui vise à favoriser la pratique du vélo sur l’agglomération », explique Clément Rossignol, vice président de la Cub chargé des déplacements doux et des mobilités alternatives. Plus encore, ce travail de fond sur le prochain plan vélo a pour but de réorganiser la mobilité dans son ensemble. « Nous souhaitons arriver en 2020 à 25% de déplacements en transports en commun, à 40% en voiture, à 15% en vélo, le reste se faisant à pied. » A ce stade, il ne s’agit que de pistes d’études, il reste encore à budgéter, étudier et proposer aux élus un plan cohérent pour cette transformation qui a déjà pris corps avec le VCub ou encore la création de pistes cyclables le long des quais. Le rapport de plus de 100 pages remis hier par le comité scientifique liste ainsi des propositions qui pourraient bien transformer durablement le paysage de la CUB. Geneviève Laferrère présidente de Fubicity veut « encourager davantage les déplacements de pôle à pôle ». Traduire par exemple de Blanquefort à Eysines. Pêle mêle, on trouve parmi les suggestions, un schéma pour résorber les discontinuités du réseau, des zones « apaisées » limitée à 30km pour les voitures ou des zones partagées comme on en verra bientôt dans le quartier St-Michel.

Des autoroutes à vélo ?
Pour faire du vélo « une alternative à la 2e voiture », les pistes ne manquent pas. En première ligne, les autoroutes à vélo qui ont déjà vu le jour à Copenhague ou à Bâle. «Le 1er avantage, c’est leur rapidité», précise Geneviève Laferrère. Ces pistes plus larges pour permettre de doubler, sans discontinuité, faciliteraient l’utilisation du vélo. Autres leviers d’action avancés, le stationnement avec un passage de 5000 à 13 500 arceaux, la création d’un billet unique pour tous les transports type Modalis mais aussi la généralisation des «Tourne à droite» et des vélostations. Le VCub n’a pas échappé à cette réflexion avec la possibilité de créer de nouvelles stations, une meilleure communication sur le service VCub+ ainsi que des offres de location moyenne et longue durée pour les étudiants, les scolaires et les revenus faibles. Un débat riche qui marque le début d’une nouvelle ère. Michel Duchène, adjoint au maire de Bordeaux et promoteur du vélo depuis de nombreuses années était aussi dans la salle, attentif à cette profusion d’idées. Si la CUB et la mairie de Bordeaux s’entendent, on pourrait bien parler de la capitale régionale comme d’une future vélo-cité. De quoi sortir du grenier son vieux « byclou ».•
Jean-Yves Saint-Ceran