Magazine France

Cadeau à Copé

Publié le 30 septembre 2011 par Malesherbes

Mis en cause pour ses vacances comme invité de Zyad Zakeddine, Jean-François Copé se défend en affirmant que celui-ci est un ami et que ses vacances relèvent de la sphère privée. Il est atterrant de constater qu’un homme politique, qui ne fait pas mystère de ses hautes ambitions, soit à ce point ignorant de ce qui est convenable et de ce qui ne l’est pas.

Lorsque j’étais en activité, l’entreprise qui m’employait exigeait de chacun de ses collaborateurs que celui-ci signe, chaque année, une attestation selon laquelle il avait bien pris connaissance d’une brochure intitulée « Règles de conduite dans les affaires ». Parmi celles-ci, figurait l’interdiction d’accepter des cadeaux d’un client. Chacun comprend fort bien qu’un cadeau peut ne pas être désintéressé et être donné dans l’espoir de recevoir en retour quelque faveur. Pourtant, il ne s’agissait là que de relations commerciales, d’une importance et surtout d’une gravité sans commune mesure avec des actions politiques.

Il est vrai que le mauvais exemple fut fourni très tôt à Jean-François Copé  par son maître et rival, Nicolas Sarkozy, qui trouva tout à fait normal de se faire offrir dès 2007, avec sa famille, une croisière à Malte par Vincent Bolloré et des vacances aux États-Unis par Agnès Cromback, présidente du joaillier Tiffany-France et Mathilde Agostini, responsable de la communication de Prada-France. Ce sont ces individus, prétendant qu’il existe une distinction entre public et privé, qui s’ingénient à la supprimer régulièrement.

Dans la plupart des entreprises, lieux d’un type de gestion si cher à notre souverain, lors des voyages d’affaires, si un collaborateur est accompagné de son épouse, c’est à ses frais. Qu’allaient donc faire, aux frais de la République, Cécilia Sarkozy en juin 2006 dans une pirogue sur le Maroni, ou la maman et la belle-mère de Nicolas auprès du pape, ou son fils à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, et tant d’autres parents, commensaux ou vassaux ?

L’homme est un, on ne peut distinguer le privé du public. L’employé qui connaît de gros soucis sur le plan personnel, risque fort d’être désagréable dans son milieu professionnel. La personne qui, suite à de graves difficultés dans son travail, se trouve en proie à une dépression nerveuse, constate que son manque de ressort ne reste pas confiné à la sphère professionnelle mais déborde rapidement sur la vie familiale et ses loisirs.

Dominique Strauss-Kahn, lors d’un déplacement privé à New-York, s’est trouvé au centre d’une affaire sexuelle. On arguera qu’il n’y a rien de plus personnel qu’une telle aventure. Il n’empêche cependant que c’est bien le Directeur du FMI, le candidat potentiel à la présidence de la République, qui s’est trouvé ainsi aux prises avec la justice américaine.

Non, Monsieur Copé, il n’y a rien de privé lorsque vous acceptez des cadeaux de vos amis. Il est tragique que vous n’ayez pas suffisamment de morale pour vous en apercevoir. Et le fait que d’autres se soient rendus coupables des mêmes errements ne vous vaut pas absolution. Vous êtes indigne des fonctions que vous exercez et encore plus, si c’était possible, de celle à laquelle vous semblez prétendre.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Malesherbes 59 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte