Magazine Info Locale
C’est reparti, maintenant il va falloir bosser jusqu'à 67 ans !Tout ça parce qu’une poignée de rentiers qui n’ont jamais travaillé de leur viel’ont décidé ! Ils nous mentent car le niveau des retraites dépend avant tout de la richesseproduite et non pas du nombre de salariés. Compte tenu des gains énormes deproductivité obtenus ces dernières années, de l’optimisation des moyens deproduction, on produit plus avec moins de personnel. Certaines entreprises ontdoublé leurs bénéfices avec 30% de personnel en moins. Le niveau des retraitesne doit donc pas dépendre du nombre d’actifs. Thème favori de la propagande duMEDEF, de la droite, de l'extrême droite et aussi de bon nombre de socialistes,il faut le dire.Le gouvernement veut nous faire croire qu’il n’y aurait pas d’autresmoyens de financer les retraites qu’en augmentant la durée de cotisation. Etque les salariés vont devoir jouer leurs retraites à la bourse par un systèmede capitalisation ! Cette escroquerie consiste à placer les cotisations prélevéesaux salariés sur les marchés financiers dont on peut, en ce moment, apprécierla fiabilité. Ce sont les banques et les assurances privées qui s’occuperont degérer ce «magot».La logique boursière qui permet d’enrichir les actionnairesau détriment des salariés, c'est à dire de favoriser la rente par rapport autravail, s’attaque maintenant à nos retraites. En quelques années, ils ont créédes travailleurs pauvres (1) puis, par les différentes réformes, des retraitéspauvres. En privatisant les retraites ils ont déjà calculé les énormes sommesqu’ils pourraient se partager. Nos vies leur importent beaucoup moins que leursprofits.Les 500 familles les plus riches de France s’accaparent à elles seules larichesse équivalente de près de 30% des salaires perçus par 24 millions desalariés! Ces familles se partagent chaque année plusieurs centaines demilliards d’euros en actions ; ce sont les mêmes qui nous disent que la Franceest en faillite, qu’il faut se remettre au travail. Le travail, ils le laissentpour les autres, eux se contentent d’encaisser les bénéfices.L’Etat a détruit les régimes spéciaux de retraite des salariés, mais segarde bien de s’attaquer aux retraites chapeaux des grands patrons et aux régimestrès spéciaux de nos députés ou sénateurs. La logique aurait voulu que les régimesspéciaux mis en place par le Conseil national de la résistance soient étendus àl’ensemble de la population : c’est d’ailleurs ce qui avait été prévu à l’époque.Ce qui était possible dans la France sortie exsangue de la guerre ne le seraitpas, aujourd’hui, dans un pays riche ?
Les propos de Fillon surla retraite a 67 ans sont ce qu’il est convenu d’appeler un ballon d’essai,vieille méthode archi-connue où on envoie une énormité et on attend de voir lesréactions et surtout, qui réagit. Il faut dire qu’en l’espèce je n’ai pasentendu des masses de réactions. Fillon propose « d’aller vers un âge de retraite commun entre la France et l’Allemagne,car c’est la clef de la survie… » Et patati… Mais il demeure entre cesdeux pays une belle différence.
L’Allemagne relèvera progressivement de 65 à 67 ans entre 2011 et 2029 l’âgeminimum de la pension. Mais même à cette date, les Allemands pourront continuerà partir à la retraite à 63 ans s’ils ont cotisé trente-cinq ans. La réformefrançaise des retraites qui vient d’entrer en vigueurprévoit un recul de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ enretraite et un recul de 65 à 67 ans de l’âge de départ à taux plein. On saitque le chômage des plus de 55 ans est énorme et que donc ces derniers vontchoisir un départ avant 67 ans qui avec la décote donnera une retraite de misère.
Si jamais ce projet devait voir le jour, il est évident que de nombreux salariés,sachant qu’ils ne pourront pas attendre leurs 67 ans, chercheraient à se créerun complément de retraite privée destinée à compléter la décote qui leur seraitappliquée pour départ anticipé. C’est déjà possible aujourd’hui, mais pasobligatoire. Etnous voila donc à la retraite par capitalisation, chère à Sarkozy (son frèreGuillaume est président du groupe Malakoff Médéric) ! Une nouvelle fois le problème de la répartition desrichesses est au cœur du débat. Le fruit du travail d'une majorité estautomatiquement confisqué par une minorité dont le seul but est d'emmagasineret de ne jamais participer au projet commun. Cette minorité agit en véritableparasite sur la société. Il serait temps de se poser des questions : a-t-onbesoin de ces gens là ? À quoi servent-ils?Alain Lefeez(1) On en compte 2 millions en France
