La Tunisie , de la Révolution Numérique à la Démocratie Électronique

Internet , Révolution et Démocratie : La Tunisie , de la Révolution Numérique à la Démocratie Électronique 
( Pour télécharger le document en PDF :  http://www.scribd.com/fullscreen/66998306?access_key=key-1rfifzzspow7qxn0zrkx ) Nous avons tous vécu la période pendant laquelle la majorité écrasante des médias traditionnels tunisiens était sous la main du pouvoir . Par contre Internet , malgré les tentative de le contrôler , était un espace public et ouvert à tout le monde .
L'information , c'est nous !
Pendant cette période , j'étais stupéfait devant tout ce flux d'information sur Facebook et Twitter , c'était vraiment quelque chose d'extraordinaire de voir un énorme nombre d'internautes solidaires contre une dictature .
 



J'aimerais bien vous inviter à regarder cette vidéo qui va vous montrer à quel point l'information était partagée sur la twittosphère . Cette vidéo représente une visualisation des « tweet » échangés par différents utilisateurs pendant les manifestations en Égypte. Le principe est simple , les nœuds sont les utilisateurs de Twitter, des liens apparaissent entre deux nœuds , si l'un d'eux retweete un message de l'autre contenant le hashtag #jan25 . Le logiciel utilisé ici est Gephi . C'est un Logiciel Libre sous licence GPL3 , qui utilise des principes tirés de la théories des graphes , ce logiciel permet de visualiser des structures de réseaux complexes .
Des citoyens qui parlent : Je vous cite ce que quelques jeunes pensent de ces outils : « Quand j‘allume mon ordinateur, me connecte à Facebook et trouve des vidéos sur la Révolution que je diffuse et partage, ça veut dire que je participe à la Révolution.» (Homme, Kairouan)
-« Internet et Facebook ont été les principaux vecteurs de la Révolution. Il y a cinq ans, nous avions les mêmes problèmes qu‘aujourd‘hui mais nous ne pouvions pas communiquer. Il aurait été carrément impossible d‘organiser des manifestations de rue.» (Femme, Sousse)
- « [Les membres de l'assemblée constituante] doivent savoir que le peuple les regarde. Ils devraient penser à créer des comptes sur Facebook. » (Homme, Sfax)
- « Pendant la Révolution, quelqu‘un ne cessait pas de publier sur Facebook des propos mensongers sur les régions et des propos régionalistes pour semer la zizanie. Je les ai tous copiés et publiés pour les porter à l‘attention de tout le monde. » (Homme, Le Kef)
( Source : Les voix d’une révolution : conversations avec la jeunesse tunisienne - « National Democratic Institute  » )
C'est la Révolution de la dignité pas de Zuckerburg : Certains disent que c'était « la révolution Facebook » et d'autres disent que c'est « la révolution Twitter » .. C'est absurde de parler d'une marque commerciale comme nom pour un combat pour la dignité et la liberté d'expression ..
Tout est commencé par une immolation , et s'est poursuivi d'une violence policière , ne sous-estimez donc pas la société civile en donnant aux réseaux sociaux la grande part et une dimension plus grande qu'elle méritait .
Internet généralement et les réseaux sociaux spécifiquement étaient parois des agitateurs et parfois des organisateurs de manifestations , un relais , un pont , le champ de bataille d'une guerre informationnelle qui s'inspirait d'une lutte corporelle et civile .
Et comme disait Gil Scott-Heron : "The Revolution Will Not Be Televised" .
Il fallait donc comprendre le schéma et le positionnement de tout ce qui est lutte virtuelle et résistance civile et placer au bon emplacement Internet et les social media pour ne pas oublier la nature des conflits , pour éviter les effets parfois néfastes du capitalisme et des lobbies sur la démocratie et pour savoir la vraie future utilisation de ces outils dans la démocratie électronique .
L'erreur ici est de dire que la technologie modèle la société (déterminisme technologique) . Le contraire est aussi erroné : Dire que c'est la société qui modèle les technologies (matérialisme culturel) .
C'est plus simple , la technologie et la société se complètent mutuellement . Il faudra donc penser à intégrer ces outils qui ont montrés leur capacité énorme , dans la re-configuration actuelle de l’espace public tunisien. Internet , les réseaux sociaux et les nouveaux médias peuvent y tenir une place importante .
La démocratie électronique : Et c'est la démocratie électronique qu'on vise , la cyber-démocratie ou la e-démocratie , appelez là comme vous voulez tant que le principe est clair : « Utiliser les TICs, comme l’Internet, afin d’améliorer le processus démocratique au sein même d’un pays démocratique. » dixit wikipédia .
Le terme de la “ démocratie électronique ” est généralement utilisé par les élus du 21éme siècle . N'oubliez pas nous vivons une étape transitoire entre une ère industrielle et une ère virtuelle régné par l'information .
Qu'est ce qu'on peut conclure ? D’un côté , nous avons « La Démocratie traditionnelle » et de l’autre « la e-démocratie » , ce sont deux politiques différentes ? Deux démocraties différentes ?
Pourtant il y a un seul élément au centre : le Citoyen.
La démocratie électronique apporte de nouveaux concepts et facilite tant de choses.
-Une communication plus facile : Ici on fait moins d'efforts de communication , tant que les outils utulisé sont accessibles à tout . -Une communication plus rapide: L'information est livrée à un très grand nombre de destinataires en peu de temps . -Une communication moins coûteuse . -Plus d'interaction entre gouvernement et gouvernés et entre gouvernés .
Par contre le premier problème qui se pose ici évoque le sujet de la « Fracture Numérique » , , l'inégalité dans l'usage et l'accès aux TICs . Ce problème ne peut être remédié que par des efforts de sensibilisation et un travail au sein d'une societé civile dans le but de lutter contre toute fracture . La déclaration des droits des internautes comme droit constitutionnel serait aussi une bonne solution . 
Les communautés du Logiciel Libre et la cyber-citoyenneté : Le deuxième problème rencontré est l'éthique de l'internaute dans un espace public virtuel . L'éthique est sans doute le moteur de ce genre de la démocratie électronique . Pour aborder ce sujet j'ai choisi de faire un rapprochement entre le modèle du hacker et la cyber-démocratie . Je veux dire par hacker : les contributeurs et défenseurs du Libre et des Logiciels libres. Le terme « hacker » a vu le jour sur Internet et par les interactions de technophiles qui considèrent que les logiciels , et la connaissance sont une propriété collective , et que tout le monde est invité gratuitement mais surtout librement à en jouir .
Comme le code source de Linux est ouvert à tout le monde , c'est à dire qu'il peut être modifié et redistribué à condition qu'il soit toujours libre , quelques communautés au début ont soutenu ce projet tel que la célèbre GNU . On voit actuellement un nombre important de contributeurs , on voit en réalité tout un phénomène social de partage de travail et de contributions volontaires ainsi que des bénéfices .
La force de la communauté de l'open source fait donc le meilleur exemple d'une activité citoyenne sur le réseau virtuel , poussé par le partage , par toute une philosophie , ayant un but en commun . Dans notre cas , le but en commun est la démocratie . 
Les Logiciels Libres et l'application de la démocratie électronique : Le modèle du Logiciel Libre est donc un modèle à suivre pour bâtir une cyber-citoyenneté sur le sixième continent qui est le réseau Internet . Le Logiciel Libre ne peut être qu'à l'aide de la cyber-démocratie et le développement . Partant du principe de la transparence , les outils électronique utilisées dans une cyber-démocratie ne peuvent être qu' à sources ouvertes .
Imaginez qu'on utilise des machines de vote électroniques , ça sera catastrophique et contradictoire d'utiliser des Logiciels Propriétaires , en d'autres mots des boîte noires .
Après tout le Logiciel Libre a fortement contribué à cette démocratie . Les listes de diffusion, les réseaux pair-à-pair, les logiciels de groupe, les wikis, les forums internet, les moteurs de blogs , les platformes de travail collaboratives et la majorité écrasante de ces outils sont open source . On sort d'une conclusion qui est la nécessité du Logiciel Libre dans la construction et le développement durable .
Je vous rappelle de l'une des propositions , de l’Assemblée des jeunes espagnols réunie à la place de Catalogne (Catalunya) à Barcelone (Mai 2011) qui est :

• L’utilisation de logiciels libres dans les institutions publiques afin de les adapter à l’ère digitale, à coûts soutenables.

De ma part et pour soutenir cette idée , j'ai proposé le pacte duLogiciel Libre .
Ce pacte est un document simple contenant une liste désengagements à signer par les candidats et les partis pour défendre la liberté numérique , installer une culture libre et s'opposer à la discrimination du Logiciel Libre en soutenant les standards ouverts et transparents  .
Les communautés de l'Open Source tunisiennes ainsi que les associations de promotion et de la défense des Logiciels Libres peuvent  , veiller sur l'encadrement , l'organisation pour la promotion de cette initiative et pour l'affectation des ressources nécessaires . 
Un monde plus libre : Le Logiciel Libre , ses principes d'ouverture , son background éthique et ses méthodes de travail collectif au seins de communautés auto-organisées , peut nous inspirer en fait pour créer une démocratie électronique robuste et complémentaire à la démocratie classique .
La philosophie du logiciel Libre nous inspire d'autres mouvement politiques , culturels , artistiques .
-L'Open Government -L'Open Source Government -L'Open Data -La Musique Libre -La Culture Libre -L'Open Source Hardware -L'Art Libre
et tout un univers , une culture tout un phénomène social collectiviste et je considère que les spécialistes doivent y pencher si on pense sérieusement à une démocratie électronique . 
Cet article est le résumé du speech de l'intervention que j'allais faire pendant le premier jour du Tunis 2.0 - le 30 septembre . L'évènement a été annulé après l'absence  du correspondant tunisien en charge de la réalisation de l'événement. Toute une équipe de volontaire a travaillé et investi du temps dans Tunis 2.0 , l'évènement est en renaissance et on espère voir d'autres initiatives dans le futur .
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