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Mike Ward : humour malaise

Publié le 01 octobre 2011 par Epicure

Mike Ward : humour malaiseQu’espérez-vous vivre comme soirée lorsque vous allez voir un humoriste?

Vous attendez-vous à vous faire mettre vos travers en lumière? Vous faire réfléchir sur votre couple? Vous éclairer sur vos choix politiques? Vous faire dire combien la société est tordue? Vous faire raconter des histoires touchantes?

Pour ma part, je m’attends tout simplement à rire. Le reste, c’est de la sauce brune sur mes patates.

C’est une des raisons pour lesquelles j’aime Mike Ward. Il a compris que son premier mandat est de s’assurer que nous ferons dans nos culottes à un moment ou l’autre pendant sa prestation, même si les moyens qu’il prend pour y parvenir ne sont pas les plus édifiants. Le gars termine à peu près toutes ses phrases par un « tabarnak » ou un « côlisse » bien appuyé, parle de cul dans des termes qu’un sexologue ne comprendrait pas, et n’hésite pas à rire du physique ou de l’intellect d’une personnalité publique (qui ne s’appelle pas nécessairement Jean Charest).

J’ai donc beaucoup ri hier soir à la Salle Albert-Rousseau, où Ward présentait son show « S’expose » en supplémentaire. J’ai ri comme je ris à chaque fois que j’écoute un film de Jackass : mon cerveau reptilien prend le dessus sur mon néocortex.

J’ai ri aussi parce que Ward n’hésite pas à se foutre de la gueule de plusieurs soi-disant « intouchables » du monde médiatique et du showbizz. Il s’attaque par exemple dans son spectacle à Céline et René, Guy A., Jacques Laguirand et Janine Sutto, ainsi que ses confrères humoristes Kathy Gauthier, Guy Nantel, Sylvain Larocque, Louis-José Houde et François Massicotte (bien que, pour ces derniers, j’ai comme perçu un clin d’oeil complice dans la livraison). Dans plusieurs de ces cas, Mike Ward ne fait que dire devant 1000 personnes ce que chacun d’entre nous pense et ne se gêne pas pour dire devant 3 invités à la maison un samedi soir. S’il y a un travers que l’humoriste nous met en lumière, c’est combien l’homo quebecus pratique la critique en messe basse.

Même si l’irrévérence de Mike Ward dépasse souvent les bornes, même si plusieurs gags ont manqué la cible, même si le ton dépassait rarement le niveau de la ceinture, je suis sorti de la salle hier soir avec le sourire au lèvre et le sentiment d’avoir lâché mon fou. Mike Ward aura donc accompli la mission que j’attendais de lui.


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