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Le grand bordel libyen : plus de 10.000 missiles sol-air dans la nature, selon l’Otan

Publié le 03 octobre 2011 par Kamizole

C’est-ce que j’ai lu hier sur Le Monde Plus de 10 000 missiles sol-air perdus en Libye, selon l'OTAN (2 octobre 2011). Inquiétant ! Mais non surprenant. Les guerres en général et les guerres civiles en particulier génèrent toujours des trafics d’armes. Aujourd’hui, nous voyons les malfrats utiliser des armes de guerre (Kalachnikov, bazooka) qui se négocient à des prix relativement modestes (par rapport aux profits qu’ils espèrent tirer de leurs coupables activités ; on appellera cela "dépenses d‘investissement") pour commettre leurs forfaits et règlements de compte. C’est la conséquence du démantèlement de l’Urss et de divers conflits (guerres d’Irak, en Bosnie, au Liban, etc.) qui a permis leur dissémination, étant évident que sauf rares cas de collectionneurs qui n’envisagent pas d’en faire usage, elles tombent toujours dans de mauvaises mains.

Ainsi, selon l’hebdomadaire allemand Die Spiegel, l’amiral Giampaolo Di Paola, président du Comité militaire qui regroupe les chefs d'état-major des pays de l'OTAN, aurait tenu une réunion secrète - pas tant que cela puisque nous en avons connaissance ! - avec les députés allemands le 26 septembre 2011 devant lesquels il a exprimé les inquiétudes de l’Otan : «Plus de 10.000 missiles sol-air qui représentent une sérieuse menace pour l’aviation civile et pourraient sortir de Libye pour se retrouver dans de mauvaises mains du Kenya à Kunduz (Afghanistan)».

Pourquoi seuls les députés allemands ont-ils droit à ces révélations ? Je n’ai pas particulièrement le souvenir que les aviateurs allemands aient été en première ligne en Libye. Pardon si je me trompe. Nicolas Sarkozy - le héros de Benghazi ! - va nous en faire une jaunisse.

Même son de cloche de la part du général Mohamed Adia, chargé de l'armement au sein du ministère de la Défense du Conseil national de transition (CNT) qui estime à «environ 5.000» le nombre de missiles sol-air SAM-7 «toujours manquants et dans la nature» et craint pareillement qu’elles ne tombassent entre de mauvaises mains.

Par ailleurs, depuis le début de la révolution contre le régime de Kadhafi en février 2011, de nombreux stocks d’armes et de munitions ont été pillés et de surcroît le colonel Kadhafi a distribué une partie de ses armements à ses partisans en fuite.

Cela fait beaucoup d’armes redoutables dans la nature ! La dissémination des missiles sol-air de courte portée inquiète bien évidemment les pays occidentaux qui peuvent redouter leur utilisation contre des avions civils par des groupes terroristes - notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Les avions civils me semblent en effet nettement plus vulnérables que les avions civils. Ils ont contre eux (ou pour eux, selon l’angle par lequel l’on aborde le problème) la fréquence et la régularité des vols ainsi que leur nombre sur les aéroports internationaux voire régionaux alors qu’il est impossible de prévoir les sorties et retours d’un avion militaire sur sa base, dont de surcroît les abords sont autrement surveillés et les zones proches interdites aux civils. Et ce d’autant que les terroristes cherchent à faire en général le plus de victimes possibles.

C’est bien évidemment au décollage et à l’atterrissage que les avions civils sont des cibles de choix pour des missiles de courte portée. Vivant sous un des couloirs aériens de Roissy et à proximité de deux autres, juste avant que les avions n’entament la plongée vers l’aéroport, la plupart nous survolant à faible altitude, c’est un scénario que j’avais déjà envisagé. Dans la vallée de Montmorency il existe suffisamment de zones boisées, de parcs ou d’endroits déserts pour qu’un tireur planqué lâchât un missile. Je fus surprise à l’hôpital d’Eaubonne de voir que les avions y volaient aussi bas qu’à l’approche de la Collégiale de Montmorency.

En n’ayant garde d’oublier Goussainville - je baissai instinctivement la tête alors que je roulai sur une voie rapide ! Tant l’avion nous frôla presque -  et la colline de Sannois ou la forêt de Montmorency pour les points les plus élevés. Quant aux abords mêmes de Roissy, que l’on fût dans le dédale des voies qui y mènent ou déjà à l’intérieur du complexe aéroportuaire, l’on y voit les avions de ligne à très basse altitude ou roulant déjà sur des pistes que l’on surplombe. Dans tout ce dédale de voies autoroutières qui s‘enchevêtrent, n’importe quel terroriste peut se planquer à l‘abri du tablier d‘un pont ou se dissimuler à l‘abri d‘un autre ouvrage d‘art. Surtout à la nuit tombée.

Si une menace terroriste d’un tel genre devait se préciser (ce ne serait pas la première fois que la France serait la cible d’attentats) je vois mal comment les forces antiterroristes militaires ou policières pourraient se déployer suffisamment largement sur tous les fronts possibles, d’autant que le Plan Vigipirate commandera de ne pas négliger les lieux publics, les transports, etc. Sauf si les services secrets ont suffisamment fait preuve "d’intelligence" pour pénétrer les réseaux ou avoir des informateurs leur permettant de démanteler les réseaux ou d’éviter l’attentat.

Il restera toujours néanmoins à craindre l’action d’un exalté isolé comme on l’a vu dernièrement en Norvège. Les extrémismes et terrorismes de toute sorte sont aussi dangereux qu’ils fussent fascistes, d’extrême gauche ou religieux : ils n’ont aucun égard pour les vies humaines.


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