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DSK est-il bien innocent des tentatives de viol dont 2 femmes l'accusent ?

Publié le 04 octobre 2011 par Francisrichard @francisrichard

DSKFranchement il est difficile de se faire une opinion sur DSK. Il n'y a qu'une certitude : son comportement avec les femmes est, le moins qu'on puisse dire, sujet à caution...
Les affaires Tristane Banon, Piroska Nagy et Nafissatou Diallo ne peuvent que renforcer l'intime conviction que ce comportement n'est pas au-dessus de tout soupçon. Mais cela ne suffit pas.
Pour tenter de me faire une opinion j'ai lu le rapport du procureur Cyrus Vance, traduit en français par Rue89 ici et mis en ligne le 18 septembre 2011; j'ai écouté l'entretien que DSK a accordé à Claire Chazal sur TF1 le même 18 septembre 2011 ici; j'ai écouté également l'entretien que Tristane Banon a accordé à Laurence Ferrari le 29 septembre 2011 sur TF1 ici.
Du rapport du procureur Cyrus Vance il ressort qu'il n'était plus possible de poursuivre DSK non pas parce qu'il était innocent à coup sûr, mais parce qu'il aurait été impossible de convaincre un jury au-delà de tout doute raisonnable de sa culpabilité.

Pourquoi ? Parce que la victime présumée a trop menti sur son passé et sur la suite des faits qui se sont produits après "le rapport précipité" entre elle et DSK (évalué à 7-9 minutes) dans la suite 2806 de l'hôtel Sofitel de New York. Il y a bien eu acte sexuel, mais il est impossible de prouver qu'il y a eu "usage de la force" et "absence de consentement". C'est la parole fragilisée de l'une contre celle renforcée de l'autre ...
Dans l'entretien accordé à TF1 DSK ne reconnaît qu'"une faute morale". Il clame son innocence et nie toute violence et toute absence de consentement. D'ailleurs le rapport du procureur le confirme, s'il en était besoin. En fait, comme on a vu, le rapport est plus nuancé que cela.

Il est cette fois une autre certitude. DSK ne se montre pas ce soir-là le moins du monde abattu. Il semble prêt à mordre et ses "nous verrons" sont lourds de menaces... En tout cas, s'il est coupable, il s'en sort très bien et, qu'il soit coupable ou innocent, il n'a rien perdu de son aplomb et de sa superbe, de son arrogance de donneur de leçons.
Dans l'entretien accordé à TF1 Tristane Banon maintient ses dires. Elle raconte qu'elle n'a pas porté plainte plus tôt parce qu'on ne l'aurait même pas écoutée. Aujourd'hui elle n'avait de toute façon rien à gagner à porter plainte. Elle savait qu'elle serait laminée, ce qui d'ailleurs ne manque pas : des communicants s'en prennent à sa vie privée, à son enfance etc. pour expliquer qu'elle n'a pas subi une tentative de viol...
Tristane Banon s'interroge sur la nécessité pour un innocent d'une immunité diplomatique, qui a été invoquée par les avocats de DSK pour que le procès au civil intenté par Nafissatou Diallo soit évité :

"Si j'étais innocent, accusé à tort, je n'aurais pas besoin d'une immunité diplomatique. La vérité ça suffit. Mais cela ressemble au personnage [...]. Quand on a l'immunité diplomatique cela veut dire qu'on a le droit d'agresser des femmes, de tenter de les violer ?" 
Il semble bien que le petit monde politico-médiatique était au courant du comportement douteux de DSK avec les femmes. Un Nicolas Sarkozy, par exemple, ne pouvait pas l'ignorer quand il l'a fait nommer à la tête du FMI. D'aucuns se posent donc la question qui tue : était-ce pour avoir en face de lui un adversaire politique vulnérable dans la course à l'Elysée de 2012 ?
Francis Richard


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