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« Sirène de l’aube », l’opération qui a fait tomber Tripoli

Publié le 07 septembre 2011 par Jcharmelot

La bataille de Tripoli au mois d’août commence à révéler ses secrets: son nom de code était Opération Sirène de l’aube; un de ses héros a été un simple restaurateur libyen qui avait de bons contacs avec les puissants du régime; et les services spéciaux britanniques, français, et italiens ont joué un rôle crucial en opérant pendant des semaines au coeur de la capitale libyenne.  

Une excellente enquête de l’agence Reuters soulève les premiers pans du voile. Et fait témoigner un des protagonistes de cette opération, secrète et complexe.  Un traiteur de Tripoli, Abdel Majid Mlegta était en contact avec des responsables de l’armée et des services de sécurité du colonel Mouammar Kadhafi, à qui il fournissait des repas. Comme bien des commerçants de Tripoli, il faisait des affaires avec le régime. Mais il a décidé de changer de camp dès le début de la rébellion, qui a débuté en février à Benghazi. Et c’est lui qui pendant deux mois, avant de fuir la capitale libyenne, a rassemblé les informations qui allaient être essentielles pour l’offensive finale: la localisation de sept postes secrets de commandement des forces de Kadhafi; une liste de 120 cibles clefs qui devaient être visées par les frappes de l’Otan; et les noms de plusieurs dizaines d’officiers prêts à soutenir la rébellion. Plus tard ces informations se révèleront cruciales pour le succés des bombardemenrts de l’Otan et l’action des unités anti Kadhafi.

Une cellule de planification du Conseil national de transition a été mise en place. Des volontaires de Tripoli ont été exfiltrés, notamment vers le port de Misrata, puis renvoyés dans leur ville aprés avoir été équipés et entrainés. Des commandos britanniques ont été déployés pour localiser par des émetteurs radio les cibles à détruire. Des Français ont livré des armes et formé des combattants. Le Qatar et les Emirats Arabes Unis ont également contribué avec des financements, des équipements, et des forces spéciales.

Un signe clair que le régime était miné de l’intérieur et qu’un dernier effort le ferait chuté a été la fuite le 19 août d’un homme qui fut pendant longtemps le numéro deux du régime, le colonel Abdelsallem Jalloud. Tombé en disgrâce en 1990, il n’avait plus de rôle dans la structure de pouvoir. Mais son ralliement à la rébellion –aidé sans doute par les services secrets italiens– a lancé un message symbolique fort aux habitants de Tripoli. Le lendemain, le 20 août, les cellules dormantes passaient à l’action dans la ville, les milices de quartiers s’organisaient, les brigades de la rébellion s’emparaient des points stratégiques. La bataille de Tripoli allait se conclure en quelques heures.

The secret plan to take Tripoli


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