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527

Publié le 05 octobre 2011 par Franonair

C’est simplement le numéro du post.
Je ne sais même plus quand est ce que j’ai ouvert ce blog.
Je continue de payer mes abonnements Gandi et WordPress. En mode automatique. Parce que j’ai énormément de mal à fermer ce journal. Quand tu finis un cahier, tu te reposes … Tu n’en rachètes pas un tout de suite … Tu laisses passer du temps. Et puis, parfois tu oublies que tu aimais écrire (c’est ce qu’il m’arrivait avant de mettre les pieds dans la blogo)

Avec mon blog.
C’est comme avec mes petits cahiers.
Je me dis que je n’ai pas à venir gratter tous les jours. Je n’ai pas de compte à me rendre (quoique). Et puis, plus le temps passe, plus je me retrouve face à moi-même, avec cette page blanche et mon besoin de jeter sur le papier ce qui se passe dans ma vie. Et refermer le cahier jusqu’au prochain évènement. Parce qu’au fond, la thérapeutique de la chose n’a pas disparu et c’est ma seule vraie motivation. Me libérer de mes angoisses. Les mettre en pages même virtuelles. Surement que je ne me relirai jamais. Je fais partie de ces gens qui balancent leur merde et qui ne se retournent pas, peu importe comment réagissent les autres. Bien entendu, je m’efforce au quotidien de ne pas heurter mon entourage proche ou lointain.

Ca va faire 2 semaines que je cherche dans ma petite tête comment formuler ce 527 ème post.

2 semaines déjà et pourtant j’ai l’impression de ne pas être sortie de ce cauchemar, que tout s’est arrêté ou ralenti. Je me traîne. Je dors plus ou moins bien. Je me réveille toujours mal. J’ai une telle douleur au coeur. Mon corps, mon coeur se sont verrouillés de l’intérieur. Je suis en mode automatique. Je me lève avant que le réveil ne sonne, je sors de mon lit, je m’habille, je prépare les gosses, le petit-déjeuner, le café, je fais ma toilette, je m’habille, je prépare les gosses et puis on part de la maison. Je prends ce même chemin depuis 3 ans et demi. Je monte dans mon métro, 3 stations plus loin je shoppe la correspondance. Encore 3 stations et me voilà au pied de l’immeuble où se trouve mon bureau. Et je retrouve son bureau.

VIDE.

Je ne m’étais pas rendue compte que je l’aimais tant, qu’il était devenu important, qu’on s’était confortablement installé dans nos petits rituels et habitudes. Tous les matins (ou presque), je toquais 3 fois à sa porte mon café chaud à la main et il levait légèrement un oeil. Et puis, ce sourire. Toujours. Moins ces derniers mois mais il me donnait le change. Toujours. Il avait toujours un mot gentil ou une taquinerie à mon encontre et puis, je m’en allais vers mon poste. Dans la journée, on se croisait, on se chambrait, on se disputait, on riait. On riait tellement. Son rire tonitruant fait toujours écho dans mes oreilles et pourtant, déjà, je n’arrive plus vraiment à me souvenir du son de sa voix. Je me surprends parfois à l’attendre. Attendre qu’il m’appelle, qu’il vienne me voir. Et puis, je me rappelle que je ne le verrai plus. Plus jamais. Et c’est dur. Vraiment. Encore une fois, je ne m’étais pas rendue compte de l’importance qu’il avait pris dans ma vie.

Plus d’une fois, j’ai eu envie de partir.
Plus d’une fois, il m’a retenue.

Depuis 2 semaines, 3 ans et demi de conversations et de confidences se bousculent dans ma tête. Que de souvenirs dans mes tiroirs qui débordent.

Il y a 2 semaines exactement à cet instant, j’étais complètement anéantie.
Je venais de me prendre un poids lourd dans la gueule, qui m’avait fauchée mes 2 jambes, qui m’avait entraînée à 30000 mètres sous l’eau, qui avait arrêté ma vie.
PAUSE.
Sur le moment, je n’entendais plus rien. On me parlait. Mais je n’entendais plus rien. Mon corps a eu cette réaction si violente. Je pleurais. Énormément. On parlait autour de moi. Mais tout s’était refermé en moi. Et puis, j’ai étouffé. J’suis partie. J’ai repris mon métro pour me retrouver quelques minutes plus tard dans les bras de mon amoureux qui m’a ramassée. Et puis, j’ai vomi tout ce que j’avais. Je me disais que j’étais entrain de vivre un horrible cauchemar et que tout s’arrangera le lendemain. Et puis. Le lendemain. Tout le monde m’a téléphonée me rappelant la réalité de la chose.

Il y a maintenant 2 semaines.

Mon boss (mon pote ?) s’est suicidé.

J’arrive aujourd’hui à l’écrire mais il m’est difficile de le prononcer. Comme dirait Daniela (ma psy), le déni est le début du travail de deuil que je viens d’enclencher. En mode automatique. Instinct de survie je suppose.

Alors moi.
Cette pauvre enfant qui a si peur de la mort, de l’absence, de la séparation va devoir affronter ses démons. Pour de vrai. Bien entendu, ce blog n’est pas le lieu pour vous exposer en pleine face mes démons de toujours. En même temps, je suis tout de même chez moi et il y a certains évènements traumatisants qu’il me faut me raconter. Surement pour me dire que je suis dans le concret. Que c’est cette réalité-là, ma vie. Alors je remonte le fil. Doucement. Je me raconte et fais remonter à la surface ma propre histoire (et celle de mon papa), celle qui a entourée ma naissance, celle que j’ai reçu en héritage.

Et je sais que peu importe le temps que cela prendra, je finirai par retrouver mon naturel enthousiaste et positif. Parce qu’on rebondit toujours. Heureusement. J’me suis prise quelques claques en 34 ans et je me fais suffisamment confiance maintenant pour savoir que je m’en sortirai toujours. Plus forte disent les autres. Plus sereine, dirai-je . Plus en phase. Plus lucide aussi.

Oh ! Depuis 2 semaines. J’ai Fake Empire – The National dans mes oreilles. Tous les jours. Parce que j’ai toujours une chanson pour aller avec la mort d’une personne. Ouais. J’dois pas être très nette comme fille. En vrai. Pour le grand-père de Sashimi, c’est Boxes de Charlie Winston. Je soulage mon coeur en musique.

Alors.
Pour conclure ce post déjà très long, je reprendrai cette phrase de cette si jolie chanson qui m’accompagne et qui ne me fait plus pleurer et qui lui allait si bien :

We’re half-awake in a fake empire

Fake Empire

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