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La normalité est ma therapie....

Par Bm

Comment vas tu ?

C'est une question qui est devenue récurrente.

Je sais que pour la plupart des gens cette question est une vraie marque de sympathie, d'intérêt, pour ma tribu et moi.

Cette question fait partie de mon quotidien, comme elle fait partie du votre.

Seulement le hic, c'est que dans notre "situation" les gens ne savent pas trop comment aborder le problème, comment contourner le côté lourd , ne pas plomber, ne pas avoir l'air de poser la question qui va déclancher un séisme émotionnel.

Un vrai casse tête,  tout un art de la conversation.

Et l'art de la conversation existe en toutes circonstances.

Un jour je suis tombée, sur un petit livre, dont le titre m'a ravi.

" Le manuel du savoir vivre et des bonnes manières pour une femme du monde en présence de son amant"

-

La normalité est ma therapie....
????

Il y était indiqué tout ce qui ne fallait pas faire ou dire, lors d'une rencontre impromptue avec le mari, du genre

- "SURPRISE...."

- "devine qui vient dîner ce soir???!!!"

-"hummm qui est ce Monsieur dans votre lit?

- Un ami...

- Autant pour moi très chère....continuez je vous en prie"

Comme dit Nadine (De Rothschild) savoir se comporter avec élégance en toutes circonstances

A l'instar de cette chère Nadine,  j'aimerais évoquer quelques petites choses qui me dérangent.

Ohhh sans méchanceté, ni aucune agressivité.

Mais je ne peux  pas m'empêcher de me demander pourquoi....

- lorsque je m'approche d' un groupe de "keupines" qui papotent gaiement,  pour leur dire bonjour, les "keupines" en question  m'apercevant prennent immediatement un air de circonstance.

Vous savez cet air, qui dit...

- Ah la pauvre...ça doit pas être drôle...

Alors oui je confirme ça n'est pas drôle drôle.

Mais, je sais toujours rire et sourire et il n'est peut être pas nécessaire de me rappeler à tout instant ce qu'est ma vie en ce moment.

Ou bien,

- Sans vouloir faire de sexisme, je ne voudrais pas me mettre à dos mes quelques visiteurs masculins... coucou les garçons... mais quand même, j'ai remarqué que certains hommes, m'expliquent les choses ou me parlent tout simplement, en articulant bien, lentement, l'oeil aux aguets, style


- "hummm...elle comprend ce qu'on lui raconte ? Mouai pas certain..m'a l'air un peu éteinte la t'ite dame..."

Alors non,  elle n'est pas éteinte, elle écoute avec attention.

Je reconnais, que lorsque je suis attentive, ça n'est pas à ce moment là précis où j'ai mon air le plus intelligent. On peut tout à fait imaginer que je vis de très grands moments de solitude.

Mais, bon, juste un ti  truc, je suis veuve , ça n'implique pas que je sois devenue idiote...

- Mais, je crois que ce qui me plombe le plus, c'est cette façon de me parler qu'ont adopté certaines personnes, la voix qui baisse  légèrement qui descend dans les graves, juste pour bien appuyer le côté gravité de la question

- "Alors.....Comment tu vas?"

J'ai envie de hurler.

Comment voulez vous que je vous dise autre chose que mal?

Comment laisser une place à la légèreté ne serait ce qu'un instant ? 

Il peut m'arriver d'aller bien, et ça n'est pas faire offense à Bernard de l'être et de le dire.

Je n'ai pas envie forcément que l'on me rappelle à chaque instant toute cette putain de merde (ahhh ça fait du bien...) ni que l'on analyse chacune de mes réponses.

Je suis comme tout un chacun, avec mes joies et mes peines.

Mes peines sont suffisamment lourdes à elles toutes seules sans que l'on charge la mule (la mule c'est moi..on peut dire aussi la bourrique...)

Je sais que mon comportement n'est pas forcément celui que l'on attend de moi.

- Mais qu'attend t-on  de moi finalement?

- J'en n'ai aucune idée et franchement je m'en fous.

Je n'ai ni le temps ni l'envie de perdre mon temps, je passe mon chemin.

J'essaie d'être heureuse quand le bonheur se présente.

Quand la tristesse et le chagrin sont là je me débrouille avec eux.

Ils sont devenus mes compagnons de route.

je les traîne,

je les  tire,

je les largue,

je les berce,

je les calfeutre, 

je les cache,

mais quoi que j'en fasse ils sont là, un mal nécessaire, c'est comme ça.

Ils sont à moi et ne pas les exposer ni les mettre en avant est mon choix, ma façon de résister, d'aider mes enfants. 

J'ai envie de  dire, s'il vous plait adressez vous à moi comme vous le faisiez avant, sans trémollo dans la voix, sans compassion, sans oeil de cocker. Mon besoin de normalité est ma thérapie

Je sais bien que l'attitude des gens part d'une bonne intention, mais l'enfer est pavé de bonnes intentions et mon enfer à moi je préfère le vivre à ma façon.

Je sais, je râle tout le temps, mais c'est comme ça, pourquoi changer une équipe qui gagne?

Et vous TOUT VA ?


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