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Max | Koblenz

Publié le 06 octobre 2011 par Aragon

1581176_3_1a34_plusieurs-pays-occidentaux-craignent-que-ces.jpgCoblence brûle encore. Je connais et j'aime Koblenz, Confluentes en latin, confluent des Rhin & Moselle.  À Koblenz il y a cette belle cathédrale Saint… Castor. Un saint bizarre, originaire d’Aquitaine. Castor est vraiment atypique comme beaucoup d’antiques saints cathos ayant tripoté le paganisme ou certaines hérésies libératoires des sens et de l’esprit, tous cependant sanctifiés (récupérés) à la va-vite car ils auraient senti  le souffre autrement et puis l’église avait besoin en urgence, dès les premiers temps d’avoir « ses héros »... Du Québec à Koblenz y’a toujours eu des castors dans ma vie, animal libre, sauvage, invisible, pratiquement insaisissable, des castors qui font pourtant de putains de barrages. Bon, ça c’est autre chose. Je ne vais pas commencer à faire publiquement mon analyse.  

Coblence brûle encore. Le Palatinat et Coblence furent effroyablement, épouvantablement, ruinés par les français en 1674 et 1689 sous le règne de Louis XIV. Comme l’Espagne sous Napoléon. C’était y’a 1 million d’années diront les jeunes d'aujourd’hui. Ils ont raison. La pluie a tout lavé. Les cendres sont à présent lumineuses. L’Europe est en marche, elle a été construite. Plus rien de dramatique depuis l’horreur de la guerre de Bosnie ne devrait, ne peut, ne doit s’y produire. Cependant l’inconscient collectif porte toujours des stigmates, c’est bizarre que ça ne puisse pas s’effacer totalement. Certaines souffrances sont indélébiles. Les siècles n’y changent rien.

Coblence brûle encore. Alors je pense ce matin à ces chants que j’ai chanté dans l’armée, ces chants que certaines unités chantent peut-être encore. Je pensais particulièrement ce matin aux « Dragons de Noailles », je me suis réveillé avec ça. Dans ma nuit passée y’avait de la fureur et du sang, j’ai vu un fleuve - Le Rhin - qui était traversé sur des ponts de fortunes, j’ai vu de grands chevaux noirs aux regards fous montés par des cavaliers qui riaient en disant que leurs sabres allaient aller « à la messe du sang » dans les rues de Coblence.

Coblence brûle encore. J’ai chanté cette chanson quand j’étais militaire, ces mots, je me rappelle, enfin, quand je dis chanter, je pouvais pas les sortir ces mots, je faisais semblant de chanter, ça se voyait heureusement pas (pour ma pomme), un mec qui chante pas dans les rangs, qui ne fait qu'ouvrir la bouche, qui fait semblant « … ils ont incendié Coblence et pillé le Palatinat… » C’était dans les années 70. J’ai chanté aussi de la même manière « Les troupes d’assaut »… « … nous n’avons pas seulement des armes, mais le Diable marche avec nous… ha ha ha ha…. ». Bon nombre de chants de la Wehrmacht, même de la Waffen SS, se chantaient et se chantent peut-être encore dans l’armée française. J’ai chanté encore de la même manière « La Marseillaise » dans l’armée, elle et son « sang impur qui abreuve des sillons assoiffés » m’avait même aidé, en chantant vraiment cette fois-ci, à obtenir mon Certificat d’Etudes.

Coblence brûle encore…  Le site Internet du Der Spiegel annonce que 10.000 (!!!)  missiles sol-air ont été « perdus » en Libye dont 5.000 redoutables SAM-7, des entrepôts d’armes ont été massivement pillés. On les retrouvera bientôt du Kenya à Kunduz (Afghanistan) assure l’article... Ailleurs, sûrement aussi. Coblence brûle encore.

Pourtant Göttingen est si proche de Koblenz. Il n'y a qu'un pas.  Moins de 300 bornes à vol d'oiseau. Je ne voudrais qu'un coeur Göttingen ce matin, pour le monde, pour l'Europe et pour moi...


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