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Primaires citoyennes : 3ème débat

Publié le 06 octobre 2011 par Jeunegarde

3%c3%a8me-d%c3%a9bat Fin des débats hier soir entre les protagonistes de ces 1ères primaires citoyennes. Comme lors des deux premières émissions, le débat a été cordial, souvent dense et il a permis aux candidats d’approfondir des thèmes qu’ils avaient survolés les fois précédentes (l’Europe, les retraites, la santé et l’éducation). On aurait sans doute préféré qu’ils s’expriment sur d’autres sujets comme l’international, pré-carré de la fonction présidentielle. Il faudra sans doute attendre le débat d’entre deux tours. Malgré des journalistes qui ont tout tenté pour enflammer les échanges les débatteurs ne se sont pas laissé piéger et ont désamorcé d’eux-mêmes les mines posées sur la route des primaires.

Hollande en homme de synthèse

Comme lors des deux premiers débats, François Hollande s’est montré plutôt prudent au cours de cette émission sur BFMTV-RMC-Public Sénat-Le Nouvel Observateur. Le favori des sondages, qui a assuré ne pas « croire » les enquêtes d’opinion mais « les électeurs », a tenté de ne pas perdre de plumes avant le premier tour, qui a lieu dimanche.

En prélude, François Hollande s’est démarqué de l’ancien premier ministre Lionel Jospin, qui avait surpris en 2002 en déclarant que son projet présidentiel n’était pas socialiste, assurant qu’il resterait fidèle au projet du PS dans la perspective de 2012 même si les circonstances économiques ont changé depuis l’élaboration de ce projet, au printemps. Il a paru se positionner en candidat de la synthèse, prenant parfois une position médiane dans les débats, tout en assurant qu’il souhaitait une gauche ambitieuse.

Aubry et Royal à l’assaut du favori

Ses principales rivales, Martine Aubry et Ségolène Royal, se sont une nouvelle fois démarquées du positionnement de M. Hollande et ont souligné ses points faibles supposés. Pour se poser en opposition à l’inaction supposée de l’ancien premier secrétaire du PS, la maire de Lille a notamment lancé : « On ne peut pas battre une droite dure si on est une gauche molle. » De son côté, la présidente de Poitou-Charentes, a une nouvelle fois attaqué M. Hollande sur son cumul des mandats (député et président du conseil général de Corrèze).


Royal : "nous ne sommes pas tous des cumulards" par BFMTV

Sur le fond, les deux candidates ont également attaqué M. Hollande sur le coût réel de sa proposition sur l’éducation. Mme Aubry lui a demandé de « s’expliquer ». Le député de Corrèze, qui a indiqué vouloir recréer 60 000 postes dans l’enseignement entre 2012 et 2017 a de nouveau affirmé que sa mesure coûterait 2,5 milliards d’euros au bout de cinq ans. « Je voulais vérifier que François Hollande, après avoir proposé de ne pas abroger le budget de l’éducation nationale, maintenant voulait l’augmenter de 2,5 milliards », a souligné la maire de Lille, jugeant qu’il avait changé d’avis. Mme Royal, reprenant le chiffrage de l’UMP, a contredit M. Hollande en affirmant que la facture totale à régler par l’Etat serait en fait de 7, 5 milliards d’euros. La vérité serait plutôt entre les deux.


Passe d’armes Aubry-Hollande au sujet de l’école par BFMTV

L’exemple des postures sur les retraites

Lors de ce débat une nouvelle fois policé et courtois, chaque candidat a conservé son positionnement, mettant en avant sa personnalité et défendant ses propres propositions pour montrer sa différence. Mais sans trop contredire les autres. Le sujet des retraites, sur lequel les six candidats n’ont pas marqué de différence de fond, l’a montré. M. Hollande a notamment affirmé qu’il fallait augmenter « la durée de cotisation » lorsque « l’espérance de vie s’allonge » et a promis « une réforme générale des retraites » en 2013 s’il était élu président. Martine Aubry, qui a notamment vanté son expérience et sa poigne, veut que « ceux qui ont commencé à travailler tôt (…) puissent partir à taux plein à 60 ans« . Manuel Valls a une nouvelle fois voulu tenir « un discours de vérité », déclarant : « Nous ne reviendrons pas à la retraite à 60 ans telle qu’elle a été instaurée en 1982« . Ségolène Royal, elle a promis de « rendre la retraite à 60 ans » à tous ceux qui auront leurs années de cotisations… Autant de postures qui ne sont que des reformulations du programme du parti.


3e débat : Réforme des retraites par francoishollande

Déserts médicaux : un vrai clivage

La question de la lutte contre les déserts médicaux et de la liberté d’installation des médecins a révélé une ligne de clivage plus marquée entre les candidats. Arnaud Montebourg et Martine Aubry ont pris de front la liberté d’installation que défendent les principaux syndicats de médecins, en défendant des mesures dirigistes. François Hollande, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet ont tenu un autre discours sur ce sujet, estimant qu’on ne peut « pas agir par la contrainte » et préférant des mesures incitatives à des « mesures coercitives ». Ségolène Royal a pour sa part proposé « d’expérimenter un dispensaire où les médecins seraient salariés dans les zones rurales et les banlieues ».

Montebourg et Royal offensifs

Dans ce troisième et dernier débat, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg ont défendu leurs positions avec dynamisme. La première, en lançant quelques phrases bien tournées et en développant ses propositions pour les banlieues. Le second, en déclinant de nouveau son concept de démondialisation et sa volonté de changer le système, sans seulement le réguler. « Il faut reconstruire une Europe au service des populations sinon elle mourra », a notamment lancé celui qui veut bâtir « la nouvelle France ». Le député de Saône-et-Loire a d’ailleurs été la cible de Manuel Valls, qui lui a lancé : « Quand on a dit qu’on va démondialiser, mettre sous tutelle les banques ou qu’on va interdire les licenciements boursiers, ça ne marchera pas. » De son côté, M. Baylet a revendiqué sa « différence » sur les sujets de société (cannabis, euthanasie, mariage homosexuel).

Source Le monde – 20minutes


Tags: Aubry, Baylet, débat, Hollande, Montebourg, PRG, primaires, PS, Royal, Valls

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