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L’interaction humaine, de la « lecture » à la « connexion ».

Publié le 06 octobre 2011 par Corinne Dangas

Dans les civilisations orales, les frontières de l’interaction étaient moins « marquées » (au sens propre et figuré !) que dans la civilisation de l’écrit, puis de l’imprimerie. Parler, écouter sont des façons de transporter la pensée de manière discontinue (en fragments) mais aussi relativement décloisonnée (qui passe de façon continuelle et transparente d’un thème à l’autre).

L’apparition de l’écriture, puis l’imprimerie, y ont apporté une notion de fermeture et de complétude, en ajoutant une matérialité à « l’interface homme – homme » : un parchemin, un manuscrit, un livre, et même un media audiovisuel, sont limités dans l’espace et le temps, le savoir se « discipline » (par discipline !), les idées couchées noir sur blanc sont « non négociables », sans interactivité directe.

L’apparition d’Internet a réouvert ce champ, puisqu’il casse ces frontières spatiales, temporelles, et que de nouveau apparaissent fragmentation et décloisonnement dans l’échange de la pensée humaine : civilisation du zapping, de la mobilité !

Mais ce changement se fait à une échelle au-dessus de celle des cultures orales anciennes : non plus individuelle, mais globalisée. Changement de paradigme : nous assistons en direct-live à la phase 3 d’un mouvement de structuration – développement du mode d’organisation et de transport de la pensée humaine. Ce qui est en train d’émerger, c’est une meta-parole et une meta-écoute.

Le rapport « passant-par-le-message » de l’individuel au collectif, au culturel est bouleversé : il y perd une autonomie d’existence qu’il avait faite sienne. Le media c’est le message. Le support lui se fragmente, se dissout de plus en plus dans l’environnement, notamment dans toutes les différentes technologies qui nous entourent, demain (aujourd’hui déjà) dans les objets.

Du « message-entité » (l’objet livre, par exemple), nous sommes en train de passer à la « connexion-relation ». Une connexion nue, sans atours ni artifices de supports, mais beaucoup plus élaborée : à quoi ressemblera-t-elle ?
Les interfaces matérielles homme-homme existent toujours dans des formes stables et connues (nous utilisons livres, ordinateurs, etc.) : mais pour combien de temps ?

(prochain billet à venir)

L’interaction humaine, de la « lecture » à la « connexion ».

« Communication » de DailyPic, sur Flickr. (licence CC BY-NC 2.0) Tags: connexion, écriture, imprimerie, intelligence relationnelle, Internet, knowledge economy, lecture, relation, sciences sociales

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