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Déserts de Santé

Publié le 06 octobre 2011 par Dedu

France.jpgLes déserts de santé ne touchent pas que les espaces ruraux, ils concernent aussi, malheureusement, des territoires nettement plus peuplés que sont les banlieues accueillant les quartiers « difficiles ». Quelles en sont les causes ?

Dans les quartiers « sensibles », l'ensemble du corps médical souligne les problèmes liés à une insécurité grandissante. La multiplication du nombre des agressions en est un signe évident. Mais si ce phénomène est propre à ces quartiers, un certain nombre d'autres caractéristiques sont partagés par les territoires ruraux.

Difficultés communes
Les médecins des territoires ruraux, comme dans les "cités" rencontrent certaines difficultés très similaires :

  • la faible densité de praticiens augmente le nombre de patients pour chacun des praticiens,
  • les populations de ces territoires sont souvent pauvres ce qui induit des patologies liées notamment à des problèmes d'insalubrité, nécessitant un travail plus important pour le personnel médical, mais aussi une couverture santé sous le régime de la CMU, réduisant les revenus des praticiens,
  • les déplacements sont longs (pour les visites à domicile), soit du fait de la distance, soit du fait de la complexité de la structure urbaine.

L'importante charge de travail que ces contraintes engendrent, induit aussi des plages horaires de travail particulièrement importantes. Les médecins (notamment) qui restent dans ces territoires sont donc de véritables "militants" pour lesquels le serment d'Hypocrate a un véritable sens. C'est d'ailleurs ce qui empêchent, moralement, de quitter ces territoires.
Ainsi, comme le soulignent de nombreux praticiens et élus de ces territoires, c'est une véritable spirale infernale qui s'est emparée du système de santé.

Ces territoires étant par ailleurs moins attractifs que les centres des grandes villes, du fait d'une moindre activité culturelle notamment, ils sont encore moins attractifs pour la jeune génération en phase d'implantation.

Pourtant les projections démographiques montrent que ce sont ces espaces qui représentent le plus d'avenir en matière de besoins médicaux.

Régulation de l'implantation
Parallèlement, dans le centre des grandes agglomérations, les jeunes médecins qui s'implantent ont souvent d'importantes difficultés à se faire une clientèle suffisante pour assurer des revenus "corrects", au regard des longues études nécessaires et au coût du cabinet médical.
Ces dernières années, certaines voix se sont donc élevées pour proposer des systèmes de régulation de l'implantation des jeunes médecins. La profession s'y oppose évidemment, voulant garder sa liberté d'exercice.

Mais une telle démarche peut présenter des risques importants.
En comparant aux domaines de l'Education Nationale ou des services de police, force est de constater que ce sont les plus jeunes, les moins formés, qui se retrouvent dans ces territoires "repoussoirs". Malgré leur engagement, lorsque c'est un choix volontaire, les difficultés auxquelles ils sont confrontés rendent leur travail particulièrement difficile, tandis que les personnels les mieux formés usent de leurs avantages acquis pour éviter ces zones difficles. Cela accentue ainsi, auprès de la population, l'appréciation d'un service public à deux vitesses.


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