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Le dessous des cartes

Publié le 06 octobre 2011 par Perce-Neige

Le dessous des cartesC’est de Paul-Henri Sauvage, sur Pas-Vu-Pas-Pris, le premier épisodede la toute première saison d’une VieRêvée, feuilleton romanesque à paraître bientôt, peut-être (je ne vous dispas tout). On y croisera, d’abord, Violaine Parmentier mais aussiCharles-Antoine, son séduisant mari, chirurgien renommé les trois quarts dutemps, et, bien sûr, l’incorrigible Delphine Michon, l’amie des mauvais joursdont nous saurons prochainement certains secrets qu’il conviendrait, d’ailleurs,de ne pas trop ébruiter (on compte sur vous). Et quant à Fabien, aux allures devoyou, on n’en dira pas plus qu’il n’en faut. C’est déjà trop… Cet extrait, ici,rien que pour vous, bien sûr :
Car, précisément, de retour sur la planète Terreaprès divers et éphémères compliments que Delphine, presque trop familière,s’est, une nouvelle fois, Dieu sait pourquoi, aimablement autorisée à luiadresser, Charles-Antoine se plait, maintenant, à louer le charme paisible, etprintanier, et champêtre, de l’extraordinaire paysage dont il entend biencommenter les moindres reliefs à son nouvel ami ! Vu qu’à droite c’est rienmoins que la vallée de Montmorency, mon pote. Et je passe gentiment sur lesimmeubles en contrebas, lamentables de laideur, et même hideux au possible,délabrés à mort, et qui devraient être, ce serait un soulagement prodigieuxpour nous tous, com-plè-te-ment-ra-sés, pas plus tard qu’à la rentrée. Là-bas,le stade Henri Patron d’où montent jusqu’ici, quand le vent est au nord, hélas,les soirs de matchs, d’invraisemblables rumeurs de sauvages. Des cinglés commetu n’imagines pas… Et puis, sur la gauche, j’t’le donne en mille, c’est labutte Montmartre qu’l’on devine à peine, mais tout de même, dans la brume… Segardant bien, cependant, d’évoquer, vous pensez, les vastes entrepôts desanciennes filatures, agencements secrets et confus de cours jonchéesd’improbables détritus, de décombres et de ruines, bordées de hangarsaujourd’hui désaffectés et peuplés de toute une faune dont mieux vaut ne jamaisentendre parler ailleurs que sur M6. Glissant allégrement, d’ailleurs, sur lescheminées d’usines définitivement inutiles car sevrées de toutes leursaddictions et n’expectorant plus, désormais, que des oiseaux solitaires,égarés, on ne sait pourquoi, dans le labyrinthe des couloirs aériens.S’abstenant, aussi, mine de rien, de chanter les heures glorieuses d’invisiblesjardins ouvriers depuis longtemps réduits au silence et circonscrits dansquelques ilots, négligés des promoteurs, dans l’entrecroisement bruyant desautoroutes et des résidences, sur papier glacé, opportunément défiscalisées.Omettant également, judicieusement, de rapporter mot pour mot ce qui se murmurepéniblement un peu partout, en ville, à propos des bassins d’épuration dont lesgénéreuses flatulences, souvent, parviennent à vous passer complètementl’envie, hélas, de paresser d’ennui sur vos chaises longues, un verre de sodasur la table, à l’ombre des bouleaux. Refusant enfin, et non sans malice, des’appesantir, plus que de raison, sur la présence, incongrue dans le quartier,de bâtiments administratifs particulièrement désolants et dont la silhouetteapproximative, abondamment taguée, barre de ses chicots hallucinés presque lamoitié du panorama. Puisque, plus bas… Plus bas… Ou plutôt juste à côté. Oui, derrièrela haie, comblée d’une piscine quasi olympique, et même d’un tennis quepersonne, ou si peu, ne fréquente plus, la luxueuse et insolente retraite d’uncouple ab-so-lu-ment-char-mant. Charmants ? Du moins, sous réserve de lesprendre explicitement, non pas pour ceux dont ils espèrent, sincèrement,pouvoir, un jour, donner l’image, - celle de deux êtres tout à fait complémentaires, encore jeunes malgré tout, et si coolsau fond, vraiment ouverts sur le monde, tellement épris de libéralisme,tellement drôles et cultivés, tellement en prise avec l’esprit du temps,tellement… -, non pas pour ceux-là, donc, mais pour ceux qu’ils sont effectivement… A savoir, s’agissant deJean-Christophe, un gros bonnet de l’édition et, s’agissant d’Estelle, uneavocate hors pairs, vaguement spécialisée en droit des affaires.Charles-Antoine, je sens, comment ledire, je sens… qu’il faudrait impérativement que je prenne en mains votreportefeuille d’actions…

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