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Dexter - 1.07 - Circle of Friends

Publié le 11 février 2007 par Heather

Où la concentration en serial-killers de Miami devient réellement inquiétante...

Un épisode où les scénaristes parviennent encore à nous surprendre, dévoilant peu à peu de nouveaux pans du personnage de Dexter, le complexifiant. Car Dexter, pour la première fois depuis la mort de Harry, ressent la solitude, n'avoir personne avec qui partager ce qu'il ressent. Ses commentaires sur les 'conventions de serial killer' retranscrivent pleinement ce mélange de détachement et de besoin de compagnie. Or ce ne sont pas les tueurs qui manquent à Miami.

Doakes hérite d'un cadavre portant la signature de Jeremy Downs, cet adolescent que Dexter avait renoncé à tuer au dernier moment en apprenant que le premier homme qu'il avait tué l'avait aussi violé. Mais Jeremy n'a pas su se reprendre en main, sans repère social. Dexter entreprend de réparer son erreur d'appréciation. Il aborde Jeremy au moment où Doakes surgit pour l'arrêter. Sous un survêtement, Doakes ne le reconnaît pas, mais Dexter est vraiment passé à un cheveux d'avoir de grosses difficultés pour expliquer ce qu'il faisait là. Surtout que Jeremy aurait sans doute pu mentionner leur précédente rencontre. Jeremy à nouveau arrêté, Dexter se prend d'affection pour lui, s'imaginant soudain en mentor de cet adolescent paumé et sociopathe. Une façon d'essayer de combler son propre vide avant tout. Mais Jeremy prend les dernières paroles de Dexter trop à la lettre et se suicide avant que Dexter ait pu appliquer ses propres résolutions. C'est une déception de plus pour ce dernier.

Car l'autre déception majeure de l'épisode semble être l'ITK (= tueur au camion frigorifique). L'enthousiasme de Deb associé à Angel les conduit à un marginal, qui avait déjà tenté de témoigner dans un épisode précédent, dont la route semble toujours croiser celle du ITK. Les policiers découvrent la fascination de cet homme pour la mort se retrouvant face à une collection d'animaux empaillés et à un cadavre enterré dans son jardin. Alors que Dexter ne croit pas à la culpabilité de cet homme, se refusant à croire que celui qui le fascine fut d'une telle médiocrité, les faisceaux d'indices s'accumulent. L'homme avoue même les meurtres, donnant des détails que seule la police (ou quelqu'un ayant observé de près ledit tueur ?). Dexter se résoud peu à peu à cette désagréable réalité, tandis que la police triomphe. Si Laguerta se montre un peu moins dure à l'égard de Deb, le fossé se creuse entre cette dernière et Dexter. A nouveau, elle est dans l'erreur, sans s'en rendre compte. A nouveau, Dexter la contredit et lui refuse tout soutien.

En revanche, elle obtient un rendez-vous avec le médecin qui la draguait déjà il y a quelques épisodes. Ce dernier a fait les prothèses de Tucci. J'ignore si le fait de croiser des tueurs à tous les coins a développé ma paranoïa, mais il est évident que ce médecin interpelle forcément le téléspectateur. Lorsqu'il explique d'où lui vient sa vocation pour cette discipline ("reconstruire sa mère") et sa fascination pour le corps humain, on ne peut que commencer à le regarder d'un air suspicieux. Mais c'est sans doute trop évident. Il doit y avoir autre chose.

Du côté de la vie privée de Dexter, l'ex de Rita, Paul, désormais libéré, s'incruste de plus en plus à la maison. Rita a du mal à poser des limites devant ses deux enfants enthousiastes au retour de leur père. Les dialogues avec Dexter valent leur pesant d'or, cette opposition intense et émotive chez Paul, détaché mais concerné chez Dexter est vraiment bien rendue. Que faire de Paul s'il devient trop encombrant ? Dexter irait-il jusqu'à tuer quelqu'un de si proche ? En cas de disparition d'un ex-mari qui tente de reconquérir sa femme, combien de policiers regardent directement du côté du nouveau petit ami de cette dernière ? Cela serait bien trop dangereux de toucher à Paul. Mais si ce dernier franchit certaines limites...

Le twist final de l'épisode est prévisible. Dexter rend visite au suspect arrêté par Deb et Angel qui a avoué être le ITK. Or, comme Dexter s'assoit en face de lui, il ne le reconnaît pas et le traite comme un subalterne... Le sourire ravi de Dexter, comme un enfant découvrant que son jouet n'est en réalité pas cassé, est plus parlant que tout commentaire.

Bilan : Un bon épisode qui s'enfonce dans la noirceur de la nature humaine tout en développant la paranoïa du téléspectateur. Homo homini lupus.


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