Requins : le syndrome du zorey déor

C'est étonnant. On devrait être habitué, le discours est classique : vous coûtez cher à "la France", faut vous larguer, feriez mieux de fermer votre gueule, on paie votre RSA... Certains, là-bas, dann péi la fré, nous voient toujours comme une excroissance cancéreuse de leur (notre) beau pays. En toute méconnaissance de l'histoire -sauf peut-être celle portant sur Vichy- et de la géographie.
On a subi les balbutiements séniles de la fondation Brigitte Bardot, on attrape maintenant, sous prétexte de requins, les poissons-pilote du Net. Dernier déchet en date, un article paru sur Agoravvox, et titré "Ces grandes pleureuses de l'île de la Réunion".
Tous les clichés y passent : population raciste, fainéante, assistée, plages sales, Mauriciens courageux, Malgaches accueillants...
Des vieux relents de racisme flottent à la surface d'une poubelle mal fermée, et les commentaires à l'article en rajoutent. Ca ressemble à du Tillier, le talent en plus. Heureusement, certains posts remettent les pendules à l'heure.
L'auteur de l'article a vaguement vécu à la Réunion, plus précisément à Zoreyland. L'auteur de celui-ci y a vécu marmaille, à une époque où il n'y avait que des cases Tomi dans le coin. Et pas de requins (enfin si, mais on en reparlera).
Ce qui est mordant, dans l'histoire, c'est que c'est une série d'attaques de squales qui a provoqué cette réaction anti-réunionnaise, anti-dom, anti tout. Le pouvoir du requin est édifiant...

François GILLET