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Un marché boursier débile aux antipodes de la réalité

Publié le 07 octobre 2011 par Fabien Major @fabienmajor

Un marché boursier débile aux antipodes de la réalitéLe marché boursier des dernières semaines flirte avec une déprime lancinante et possède néanmoins la force de rebondir de façon puissante et soudaine, passant d’une perte en cours de séance de 250 points, à un vigoureux gain journalier du même nombre de points, dans les 15 dernières minutes de la session boursière. Autrement dit, tout le monde déprime le jour A, convaincu de la faillite de l’Italie, la Grèce et l’Espagne, et dès le lendemain, bonne nuit de sommeil oblige, ces mêmes investisseurs se lancent à la recherche du meilleur titre à posséder pour les prochaines heures, faisant du jour B le soleil d’un horizon rempli de nuages.

Il s’avère évident que le marché boursier est nettement sous-évalué à l’heure actuelle. Par contre, nul n’aime voir son portefeuille se faire maltraiter à raison d’une perte de 2% quotidienne sur une période de 2 ou 3 jours consécutifs. Les gens attendent, l’accalmie, quite à payer davantage pour chaque action obtenue.  L’encaisse dort, paisiblement, à 1% de rendement moins les impôts à payer sur les intérêts générés.

Les investisseurs semblent figés par l’ancrage, ce syndrome qui exige de l’investisseur de ne jamais payer plus qu’un cours «X» déterminé par le creux atteint en mars 2009, par exemple. Ce piège psychologique est responsable d’innombrables occasions manquées. Dans l’attente de voir le cours boursier d’un titre revenir au niveau d’antan, sans tenir compte de la croissance des profits, de l’amélioration du bilan de l’entreprise, du renforcement des fondamentaux corporatifs, et bien, ces investisseurs ratent le bateau. Tôt ou tard, la Bourse risque d’exploser, et la montée sera aussi vertigineuse que ne le fut la descente préalable.

Le système en soit m’incite à me poser des questions. À quoi bon autoriser la vente à découvert, cette opération qui consiste, grossièrement et facilement, à s’enrichir lorsqu’un titre baisse? Comment expliquer qu’un scandale à la Sino-Forest survienne, encore, en 2011, et malgré la mondialisation des marchés et tous les outils technologiques disponibles pour assurer la pérennité du système? Il y a aussi ces ordinateurs et ces programmes, dont on ignore tout, mais qui possèdent la capacité de réaliser des millions de transactions boursières au quotidien, en était ultra-rapide sur le piton, court-circutant possiblement des ordres d’achat ou de vente moins importants, financièrement parlant.

De façon objective, on pourrait aussi se demander si la débandade de Yellow Media n’est pas un exemple flagrant par lequel les riches s’enrichissent, et les petits actionnaires, eux subissent. Des mauvaises décisions, des nuances teintées de demi-vérités et bang, l’action se négocie présentement à 0,22$, au cours de clôture de jeudi soir, gracieuseté aujourd’hui d’un impressionnant bond de 30% basé sur… du vent! Merci, spéculateurs, qui manipulent les penny stock au gré des sautes d’humeur de Dame Nature.

Le marché boursier est débile. Le 4 octobre dernier, Research in Motion (RIM-T) a grimpé de 10% en cours de séance, pour s’enfoncer ensuite de 5% lors de la même séance, entraînant un écart de volatilité de 15% lors de cette seule séance boursière. Lors de cette même journée excitante pour le spéculateur (notez l’emploi du terme: spéculateur), le titre boursier d’Apple, le colosse du secteur, a varié de 8% entre son haut et son bas du jour. Affolant.

Impossible d’en vouloir aux petits investisseurs qui s’éloignent de la Bourse, même si c’est l’endroit auquel il faut être investi pour les prochaines années. Plusieurs choisissent des titres boursiers sur une sélection rigoureuse et des critères qui conviennent à leur philosophie de placement. Malgré tout, ils en ont assez de toute cette volatilité exagérée, et au lieu de faire le plein d’aubaines boursières, cette année, ils se contenteront d’un rendement de 1%, gracieuseté d’un compte épargne à «haut rendement».

Comme c’est cynique. Pendant ce temps-là, les banques facturent 20% d’intérêts aux détenteurs de carte de crédit. Mais je m’éloigne. Mon message s’adresse aux investisseurs sérieux, du type buy and hold qui sont prêts à montrer des couilles d’acier et une confiance inébranlable en leur capacité de faire les bons choix.

Patientez, fermez les yeux, conservez vos titres de qualité achetés à bons prix et dans dix, quinze ou vingt ans, vous vous féliciterez d’avoir lu ce billet.

DOMINIQUE LAMY

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