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Dans quel état j’erre ?

Publié le 07 octobre 2011 par Oseal74 @oseal74

Dans quel état j’erre ?

Ah me revoilà..
J’ai déménagé dans un nouveau bureau que je vous ferai découvrir la semaine prochaine. Un bel espace accueil coaching intégré dans un beau projet de développement économique local. Que du beau.
Pour pouvoir aménager dans cet espace et profiter de cette occasion pour mettre mon sens (non) créatif et hautement (nul) artistique, je me suis mise en quête de quelques meubles dont une étagère.
Je me rends donc dans une grande enseigne nationale.
Good idea coach !

Le pays où la relation client est la moins coûteuse…

Je vous fais l’impasse sur l’attente interminable pour voir un vendeur qui vous passe 3 fois devant sans lever la tête, sur l’indisponibilité des articles (vous comprenez on travaille en flux tendu)  sur le manque total de coordination dans l’équipe.
Le pompon restant la caissière qui s’engueule avec sa collègue devant moi, qui baille comme un épouvantail et qui s’excuse parce que « c’est 10H, c’est l’heure du café » et vas-y que je te rebaille un petit coup pour la route.Plus lymphatique, tu meurs! moi en bonne coach, je reste zen, souriante et encourageante.. je ne trouve pas mon étagère, mais 2 fauteuils ! logique ! Quand on est une femme, on est prié de ne jamais sortir sans rien..je m’en voudrais quand même .

Je continue mon histoire, vous allez voir qu’elle a un rapport avec le coaching…si si !

Je passe au dépot chercher mes 2 trouvailles : et là subitement je me souviens d’une phrase d’un formateur coach : « le pire n’est jamais certain » ! Le dépôt porte bien son nom. J’ai attendu 10mn qu’on vienne m’ouvrir et puis ensuite j’ai entendu les soupirs, les grognes de l’employé visiblement au taquet de la pause-café ! Quand je disais que certaines entreprises veulent décompter la pause cigarette du temps de travail c’est parce que certains employés décomptent le temps de travail de la pause cigarette.Je reste conviviale, sympathique, proposant mon aide. Je veux repartir avec mes 2 fauteuils et c’est tout.

Et quand je pense en avoir fini de la blague du jour, je m’aperçois en déballant mes 2 cabriolets que l’employé s’est trompé de couleur pour un des deux .Argh !
Je le ramène, et je ne vous le cache pas sans un certain agaçement de tant de désinvolture.
Mon agacement ne semble pas toucher ma caissière du matin, toujours empreinte de sympathie lymphatique. Elle m’envoie vers le chef de rayon pour la sortie de stock du bon article. Elle a bien fait : je me suis fait plaisir !

Je lui fais part de ma visite de ce jour, de l’ambiance au sein de l’équipe, du manque total de relationnel selon moi . Il m’explique la situation, cette enseigne n’a plus de directeur, il y a eu plusieurs démissions suite à un remaniement à la direction nationale. Ce chef de rayon est seul dans  ce magasin qui représente la deuxième enseigne de meubles et décoration de France. Comme me l’explique ce chef de rayon Mac Gyver qui doit gérer cette situation avec des bouts de ficelle : on a coupé la tête de la pieuvre, les bras continuent à s’agiter sans savoir à qui ils doivent répondre.Un peu tentaculaire comme explication mais enfin j’ai l’empathie dans la peau.

Lorsqu’il y a un changement dans notre vie personnelle ou dans l’organisation de l’entreprise, le premier réflexe est  instinctif, primitif : Est-ce que ce changement représente un danger pour moi ? Vais-je être remis en cause dans mes fonctions, dans mon rôle ?
C’est ainsi que dans cette enseigne, les managers ont pris la poudre d’escampette car le changement de direction nationale les plongeait dans l’incertitude de l’avenir, d’après ce chef de rayon la nouvelle direction imposait une nouvelle stratégie que personne ne comprenait. Lorsque la peur prend le dessus sur la réflexion c’est que notre cerveau reptilien sert de pare-feu : j’ai peur, je doute, je suis en panique.le néocortex lui est  le siège de la réflexion et de la raison.C’est la bouée de sauvetage de la peur panique :
Pour que le néocortex fasse son travail, il faut agir sur 3 directions :

  1. Réduire la peur : Pour cela il faut communiquer et aller chercher le plus grand nombre d’informations possibles pour se rassurer du changement annoncé.
  2. Réduire le stress : cela passe par la dynamique d’actions : plus vous pédalez, plus vous permettez au vélo d’être en dynamique. Etre impliqué  dans le changement qui vous concerne.
  3. Réduire le non verbal : lorsqu’un changement est en route, les réactions sont nombreuses. Lorsque les réactions et les comportements sont plus nombreux que les échanges verbaux c’est le signe d’une communication pauvre. Il faut au contraire laisser place à l’échange verbal, à l’émotion suscitée par ce changement.

J’ai expliqué tout ceci au chef de rayon en lui laissant ma carte ! ;-) Finalement je n’ai pas complètement perdue ma matinée.

Le travail du coach en conduite du changement est de passer d’un mode primaire (ou reptilien) avec des réflexes conditionnées en mode automatique de peur et de rejet vers l’expression d’émotion , d’une communication ouverte et assertive.
L’intérêt d’un coach dans l’accompagnement vers la voie du changement c’est évidemment de ne pas rester seul mais aussi de vous permettre de ne pas rester en circuit fermé avec vos propres peurs et de vous gargariser de vos pensées automatiques, car là vous avez peu de chance de voir le bout du tunnel .
Le changement demande une nouvelle programmation de notre carte mentale : ça sera mon hommage à Steve Jobs qui nous a insufflé le  think different .

 Tout est changement, non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n’est pas encore
Epictète

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