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Parizeau en parle

Publié le 07 octobre 2011 par Martinpetit

J’ai raté l’émission de Bazzo.Tv que Simon Jodoin a vu, où Jacques Parizeau soulignait le manque d’artistes, de créateurs et de poètes au Québec.

Simon Jodoin ( chroniqueur au Voir) pose la question dans son texte d’aujourd’hui « J’en viens donc à me poser une question qui me trotte dans la tête depuis belle lurette : Se pourrait-il qu’au Québec, par les temps qui courent, les artistes ne jouent plus leur rôle, ne remplissent plus leur mission sociale? »

J’ose cette réponse.  Je crois que Parizeau espère tout au plus 4 ou 5 artistes complets, qui pourraient mettre en lumière, mieux qu’il ne le peut aujourd’hui, cette idée que les québécois devraient se donner un pays pour faire mieux que seulement survivre en Amérique.  4 ou 5 artistes pas plus.

Inutile de demander à nos 24 vedettes et nos 2 000 artistes de se transformer en radoteurs d’éditoriaux.  Chaque jour, toutes les opinions sont exprimées de gauche à droite, tout a été dit à midi et ça recommence le lendemain.  Est-il nécessaire d’en faire une chanson?

Les gens regardent autant leurs artistes favoris pour décrocher de la réalité, s’y raccrocher, ou se choisir une nouvelle coupe de cheveux. Demander aux artistes si ou ça c’est comme demander à tous les chats de la terre de manger à heure fixe.

*

Récemment je faisais une entrevue sympathique avec Sophie Durocher pour le journal de Montréal concernant justement ce thème et d’autres abordés sur ce blogue.  L’article résumait tout à fait l’essentiel de notre entretien.  Mais le titre de l’article « Martin Petit se vide le coeur » montre bien notre époque en manque d’opinion.  Je disais que la télé-réalité présente des modèles masculins moumounes à fond, est-ce là se vider le coeur? Exprimer une opinion que 95% des gens du milieu culturel partage? Pas du tout.  C’est dire simplement la réalité sur ce genre de télé.

Si dire la vérité devient « se vider le coeur », quand un artiste qui mentionne un sujet d’actualité devient « engager », si questionner le pouvoir nous rend « en colère » « rebel » « militant » citoyen », alors que c’est ce qui devrait être considéré comme normal de la part de tous.  Voilà la preuve qu’il existe un climat qui prône une forme de silence, un climat qui privilégie l’absence de discours libre, un climat qui punie donc ceux qui veulent simplement jouir des privilèges d’une société libre. Chaque pays possède son climat, le nôtre est latin refroidi.

*

Parizeau est un des rares hommes d’état que le Québec a connu.  Homme d’état à la Churchill, capable de voir loin.  Il est tout à fait conscient de son rôle dans l’histoire du Québec moderne, il est conscient aussi du chemin que son talent et son charisme lui ont permis d’accomplir sur la route d’un Québec souverain.  Il sait aussi qu’il a été volé en 1995 par des forces plus grandes.

On a eu Parizeau, on a eu Lévesque.  C’est peu, mais c’est autour d’eux que le talent d’une génération a trouvé une force et une synergie remarquable.

*

Est-ce autour d’un poète que le Québec de 2011 va se sortir du sable mouvant mafieu dans lequel il est englué? Probablement pas.  Mais il y en a long à dire sur ces hommes forts qui savent lire de tout.


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