iPhone, Siri

L'après-midi d'un Iphone

Nous sommes en mode pré-apocalyptique. La Route, Mad Max mous montrent le chemin ou mieux : No Smoking ou le livre de Dave de Will Self. Oui, le livre de Dave, tiens ! On va vénérer les oripeaux d’un quelconque quidam christique dans la dévastation de notre futur proche. Steve Jobs, RiP. Parce qu’on est véner, on vénère, on voue un culte, on voue inculte (c’est téléphoné, je sais). Hegel avait déjà tracé l’ambivalence des génies, personnages clivés entre leur créativité et le sens inexorable de l’histoire qu’ils incarnent. Incarnent, c’est christique aussi. La pomme, du reste…tout un symbole.
La keynote passée, reste plus qu’à dialoguer avec des fantômes bienfaisants, large toile en palimpseste vocal, de la sphère sociale qui est comme une extension de voilure de ce que l’on nomme la vie réelle (et qui sans doute ne l’est pas plus que l’autre, dite virtuelle - et réciproquement). Le glas des textos est sonné, donc. La voix off va dominer notre aventure terrestre, peupler nos oreilles d’une forêt de sentences, d’injonctions, de bribes de paroles. Notre cerveau va être dans une sphère cosmiques étoilée de paroles.
Notre être singulier ne sera plus que la maillon faible d’un réseau, un visage de sable qui, peu à peu, va disparaître sous la marée montante du Dieu communication.