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Paso Doble n°219 : Elections, piège à…

Publié le 09 octobre 2011 par Toreador

A las cinco de la manana…

Le grand fossé

Bonne nouvelle : avec 99% des suffrages, le PS remporte haut-la-main (et pour la seconde fois en un mois), une élection nationale ! Deux millions d'électeurs, c'est bien. La Gauche ne pouvait s'en féliciter, la Droite ne pouvait que minimiser. Néanmoins, il faut avouer que les primaires italiennes à Gauche avaient réuni… le double… et que la Gauche avait perdu contre Berlusconi. 

En fin de soirée, ces résultats de primaires sonnent toutefois comme un piège, qui est en train de se refermer sur le Parti Socialiste. 

En effet, le P.S est exactement divisé en deux : François Hollande, grace à l'appui de Baylet et de Valls, totalise 46%. Martine Aubry, grace à l'appui probable de Montebourg (je le vois mal soutenir Hollande), est à 47%. Entre les deux, Ségolène Royal, à l'électorat instable et très mixte, en position d'arbitre. Où ira Royal ? Son électorat si particulier la suivra-t-elle ? 

Ségolène a été siphonnée par Montebourg sur sa gauche et Valls sur sa droite. Je l'avais anticipé, mais pas à ce point, meme si, vous vous en souvenez, j'avais correctement évalué l'impact du premier débat en expliquant que Montebourg s'en était très très bien sorti. Reste que l'électorat de Royal n'a pas cru à ses chances, et faute de "vote utile", ils ont préféré des candidats plus clairs. Ceux qui aimaient Royal pour l'ordre juste ont opté pour Valls. Et ceux qui appréciaient ses idées novatrices et hétérodoxes  ont sans doute trouvé Montebourg plus clair. Je suspecte également l'UMP d'avoir discrètement appelé à voter pour le trublion de Saone-et-Loire.

Le Rat des villes et le Rat des champs

Le Parti est donc divisé en deux, et c'est plus grave, la fracture va se cristalliser autour de positions très tranchées, beaucoup plus que durant la campagne. François hollande est le candidat des campagnes, du marron et de la chataigne. Il a fait le choix des barons locaux et a donc été très mou sur le cumul des mandats, ce qui lui vaut le soutien indéfectible du nouveau président du Sénat. Il a choisi un positionnement de second tour (des présidentielles), plus rassembleur, en faisant le pari que les primaires mobiliseraient sans doute les centristes de gauche. Il s'est ainsi distancé des positions les plus dures, comme par exemple sur la sortie du nucléaire. Je pense qu'il est majoritaire dans le parti, au niveau des édiles. 

En face, Martine Aubry, comme le montrent les résultats de Paris notamment, est la candidate des urbains. Elle a fait le choix de thématiques plus progressistes sur l'environnement, des thématiques destinées à draguer la gauche du P.S. En revanche, elle s'est aliénée les notables avec son positionnement très strict sur le cumul des mandats. Elle est la candidate d'une coalition plus large, capable d'intégrer Eva Joly et Mélenchon. 

Qui va choisir Royal ? Son ex-mari qui lui a savonné la planche il y a 5 ans ou son ex-rivale qui lui a volé sa victoire il y a 3 ans ? Je penche pour Aubry, mais rien n'est joué : ses proches seraient plutot pro-Hollande et elle-meme ne peut oublier qu'Hollande est l'homme avec qui elle a eu ses enfants. 

Pas de sacre sans Royal


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