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Primaires Fiction

Publié le 10 octobre 2011 par Copeau @Contrepoints

Primaires Fiction

À l’heure où vous lirez ces lignes, on aura déjà une idée plus claire de celui ou celle qui sera l’imbécile mollasson qui portera haut les couleurs du socialisme officiel et décontracté de gauche, et qui pourra nous infliger un débat lamentable et démagogique avec le crétin froufroutant désigné par les socialistes inassumé de droite, le tout à nos frais.

Gros désavantage que de devoir écrire ses billets en avance : on ne dispose pas toujours de l’information chaude et encore palpitante prête à être disséquée.

Gros avantage que d’écrire un billet sur les socialistes français embarqués dans ces primaires (ou de ces primaires français embarqués dans le socialisme) : leurs différences sont si marginales que peu importe le résultat final du scrutin, le pays passera par les mêmes difficultés, subira les mêmes affres et obtiendra les mêmes contre-performances.

Non, ici, il ne s’agit pas de passer en revue les propositions des six pistoleros de la dépense : d’une part, je l’ai déjà fait rapidement dans de précédents billets, et d’autre part, mon microscope à balayage électronique est en panne actuellement. Le réparateur polonais qui devait venir le remettre en état est coincé à la frontière par un certain Jean-Luc M.

En réalité, je voudrais évoquer ici — rapidement parce que le sujet ne vaut guère plus qu’une poignée de paragraphes — la suite logique non pas de ce premier tour, mais celle, raisonnablement prévisible, de l’élection présidentielle si l’on se place dans la perspective du beau cerf … pardon du bel élan populaire que représente cette opération marketing du PS.

Primares PS : Pulp Fiction avec des bananes
Car soyons fous, soyons déjantés, imaginons une véritable lame de fond démocratique (notez l’absence de « s » à fond, ici) et une ferveur quasi religieuse, une de ces fièvres populaire qui s’empare du pays dans un moment de rassemblement chaleureux que seule la France sait produire dans les heures les plus sombres de son histoire. Imaginons que le clown à roulette officiellement socialiste remporte les présidentielles.

Que se passe-t-il ?

Et c’est là qu’on se rend compte que ces primaires furent une magnifique opération de communication, mais seulement ça : lorsqu’on a compris que le candidat ou la candidate finalement élue n’aura aucune possibilité de manoeuvre, on en vient à la conclusion logique qu’ils sont, tous, parfaitement interchangeables.

Et si cela vaut pour les comiques du PS, cela vaut évidemment pour les tristes sires de l’UMP, les guignols verts ou rouges, et les bouffons du centre et de l’extrême-droite.

Attention, il ne s’agit pas ici de dire que tout se vaut et que les idéologies et programmes prônés par une Marine, une Martine, un François, un Nicolas, une Eva ou un Jean-Luc sont interchangeables. Non. Il y a, bel et bien, une gradation dans la pourriture, la haine, l’incompétence, les idées idiotes, les bêtises, les trouvailles drolatiques et les improvisations maladroites qu’ils nous proposent dans un vrac troublant.

Ce que je veux dire est que, quelque soit le nom de l’occupant de l’Elysée en 2012 (et pour peu que ce ne soit pas Nicolas à la faveur d’un état d’urgence catastrophique), le principe de réalité s’imposera à lui avec toute l’implacable force d’un principe qu’on a tenu trop longtemps à l’écart grâce à des élastiques bien trop tendus et qui auront fini de claquer.

Que ce soit Martine ou François, que ce soit Marine ou Nicolas, peu importe : l’état devra faire face à des échéances de plus en plus contraignantes. Peu importe qui sera au pouvoir : le triple A français ne tiendra pas, ou sera déjà tombé. Oh, certes, on pourra toujours bien gesticuler en montrant du doigt les méchantes agences de notations : les bons du trésor français n’en trouveront pas plus preneurs. Ils sont déjà, maintenant, considérés comme pourris.

Quelle que soit la personne à la timonerie du Titanic, l’iceberg est inévitable et les lois de la physique sont inviolables : il coulera. S’endetter encore plus ne sera plus une option. Peut-être l’état aura-t-il commencé à retarder le paiement de certains salaires, de certaines pensions. Regardez bien ce qui se passe en Grèce actuellement : c’est une bonne répétition, en miniature, de ce que la France devra affronter.

Au passage, il est intéressant de comprendre que lorsque les gens vont voir leurs finances personnelles rétrécir dans un mouchoir de poche, ils vont, naturellement, couper dans le superflu. Si certains se passeront d’abonnement 3G et devront se focaliser sur le Facetime plutôt que le Facebook, d’autres choisiront d’arrêter la fumette qui fait rire. Et comme les aimables revendeurs locaux de ce produit stupéfiant ne savent absolument rien faire d’autre que vendre ce produit franchement stupéfiant, ils devront se tourner vers d’autres sources de revenus. Attendez-vous à des journées rock’n'roll dans certaines cités d’habitude calmes.

Mais bref, peu importent les actions entreprises par nos Géo Trouvetou de la politique citoyenne redistributive : le niveau de vie Français baisse déjà maintenant. Chaque relance keynésienne, que ce fut dans les années 80, 90, 2000 ou 2010 furent des échecs ; embaucher des jeunes ou des séniors, endetter l’état (ah zut ce ne sera plus possible) pour « relancer » ne marchera pas. Ça n’a jamais marché.

La France des entreprises, des artisans et des travailleurs a désespérément besoin de liberté fiscale, d’oxygène législatif, de latitudes pour que chacun puisse tenter, expérimenter. C’est exactement ce que va s’employer à saboter chacun des prétendants au poste suprême. Il n’y aura donc pas de croissance. La récession est certaine. La dépression de plus en plus probable. Les rentrées fiscales s’écroulent. Cela va continuer. Les sorties, elles, augmentent. Et continueront à augmenter.

Mécaniquement, les impôts vont pleuvoir sur la masse la moins mobile, la cible la plus inerte, celle qui était déjà à moitié groggy.

Résignez-vous, moutons : on va vous tondre et brûler votre laine pour se chauffer.
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