Hollande – Aubry : mon choix pour la primaire

(Le président d'une France apaisée)

2 661 231, c'est le nombre d'électrices et d'électeurs qui ont participé à la primaire citoyenne dimanche dernier. Bref un succès pour le parti socialiste et le parti radical de gauche, co-organisateurs de ce nouveau type d'élection.

Je souhaite aller à l'essentiel. Il n'y a qu'une question qui vaille pour celles et ceux qui n'en peuvent plus de la politique conduite en France depuis 2007, parce qu'elle a abaissé l'image de la France dans le monde, parce qu'elle a aggravé considérablement les inégalités sociales,  parce qu'elle n'a eu de cesse d'opposer les Français les uns aux autres : « Sarkozy, ou comment s'en débarrasser? », pour paraphraser le titre d'une pièce de Ionesco.

C'est à cette aune que chacun doit prendre ses responsabilités dimanche et choisir entre les deux candidats encore en lice, François Hollande et Martine Aubry.

Comme au premier tour je voterai pour François Hollande. J'ai assisté au débat sur « France 2 » mercredi soir, je n'y ai pas vu de différence de ligne politique entre l'une et l'autre. Ils sont les héritiers de la tradition social-démocrate. En ce sens Arnaud Montebourg a raison : le vote départagera deux tempéraments (cf. interview au quotidien Libération du 11 octobre). Qui aura le plus de capacité à rassembler le peuple de gauche dimanche, le peuple français en mai 2012, celui pour qui ont appelé à voter Manuel Valls, Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche, Ségolène Royal, et, à titre personnel, Arnaud Montebourg, les quatre autres candidats de la primaire, ou sa concurrente?

Qui, à condition bien entendu qu'il se qualifie pour le second tour de la présidentielle, pourra voir converger vers lui les électeurs centristes, les républicains modérés, gaullistes ou issus de la pensée démocrate-chrétienne?

Qui saura s'adresser le mieux aux électeurs des couches populaires qui se seront égarés au premier tour et les ramener aux vertus républicaines, un homme du terroir, ou le maire d'une grande métropole à propos de laquelle une éditorialiste du Monde a pu écrire¹ horresco referens : « Chez les laïques, personne n'oublie que Lille a été l'une des premières villes, avec Sarcelles, à avoir expérimenté les "accommodements raisonnables"². Ni les images d'une Martine Aubry inaugurant un congrès de la très intégriste "Ligue islamique du Nord". Ces actes comptent »

François Hollande me paraît donc mieux à même de rassembler et de garder la sérénité nécessaire à un futur président. Avec Martine Aubry ce serait un Sarkozy de gauche qui s'installerait au palais de l'Élysée, une gauche dure après une droite dure, avec le risque de promotion de tous les communautarismes ; la politique en salami.

La République attend autre chose. Moi aussi.³

Notes

¹ Caroline Fourest, « La gauche n'est plus laïque? », Le Monde, édition du 8 octobre 2011
² référence à l'acceptation d'horaires réservés aux femmes de la communauté maghrébine dans le règlement intérieur des piscines de la ville de Lille, ou comment au nom du féminisme se coucher devant les exigences de l'Islam radical
³ bureaux de vote ouverts de  9 heures à 19 heures, 1 € sera demandé à ceux qui n'ont pas voté au premier tour, gratuité pour les autres. Se munir de sa carte d'identité