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Comptoir des idées: une opération utile à renouveler?

Publié le 11 octobre 2011 par Danielle
DSC_0396Crans-Montana Tourisme et Sixième Dimension ont mis sur pied le premier Comptoir des idées, vendredi passé. Une rencontre entre prestataires du tourisme censée analyser la situation économique, au sortir d’un été difficile, faisant lui-même suite à un hiver enregistrant un recul de fréquentation, une rencontre pour chercher des pistes pour l'avenir. Ce que l’on peut dire, quelques jours après cette rencontre, c’est que le public était au rendez-vous. On ne rapportera pas ici les différentes interventions de ce débat qui a duré deux heures (celles des invités au centre de la table-ronde et celles du public). On vous propose de faire le point avec l’animateur de la soirée, le journaliste du Matin Joël Cerutti.

Au lendemain de ce premier Comptoir des idées à Crans-Montana, que retenez-vous de cette soirée où vous aviez le rôle de l’animateur et modérateur?
L’opération n’était en soi pas évidente car il y avait beaucoup d’écueils à éviter, dont le déballage de problèmes personnels qui ne concernent pas la collectivité. Ce n’était pas un débat car les «Sept Sages» invités n’avaient pas à être opposé. En même temps, il fallait que les critiques émises puissent déboucher sur des choses constructives. Donc on démarrait un peu avec une auto flagellation pour s’interroger et se demander comment n’avoir plus mal.
Il y avait environ une centaine de personnes vendredi soir au Régent. C’est bien non?
Je donne un coup de chapeau aux personnes qui sont venues et qui se sont exposées. Mine de rien, cela reste une démarche qui peut être mal interprétée, dans le registre «Si tu n’es pas content, tu n’as qu’à aller voir ailleurs.» Cela reste encore, en 2011, du courage civique.
Nous avons souhaité faire s’exprimer les gens dans la salle, mais aussi donner la parole à quelques observateurs privilégiés. Etait-ce une bonne idée?
Les «Sept Sages», avec leur regard et leur expérience, ont voulu donner un sacré coup de pied dans la fourmilière pour qu’elle se construise autrement. S’ils n’aimaient pas Crans-Montana, ils ne se seraient pas investis et seraient restés indifférents au sort de la station. Ils ont cristallisé des choses que l’on entend partout mais qui ne se disent pas en public!
Vous dites qu’il est très rare qu’une station ose la remise en question publique.
A ma connaissance, c’est une première qui réunit ainsi des acteurs importants de la région. Mais il y a encore beaucoup de personnes qui font le gros dos en attendant que l’orage passe. Malheureusement, le paratonnerre de jadis n’existe plus!
Au final, que reste-t-il de cette soirée?
Je suis en adéquation totale avec Yves Klinger, de l’Hôtel du Lac. Il y a le risque qu’après ce Comptoir aux idées, chacun rentre chez soi, s’endorme et ne fasse plus rien le lendemain. Il faut aller plus loin que le côté «Thérapie de groupe» et son exutoire. Sinon, l’exercice ne serait pas abouti. Cela fait du bien d’en parler. Aller plus loin, c’est encore mieux.
N’avons-nous pas poussé assez loin l’exercice pour en faire naître quelque chose de concret?
J’ai présenté les intervenants du Comptoir comme des serruriers. Ils se sont efforcés d’approcher la clé de la serrure mais nous n’avons pas encore donné un grand coup pour ouvrir des nouvelles portes. Alors oui, vers la fin, Philippe Rubod a expliqué tous les chantiers qui étaient en route, dans les mois et les années à venir, pour se sortir de cette situation. C’est excellent. Pourtant il faut penser à la suite : comment les personnes qui sont venues à ce Comptoir peuvent-elles se sentir ensuite impliquées? Tout cela pourrait être interprété par un «C’était sympa d’être venu mais sachez que les vrais spécialistes prennent les choses en main.» Ce n’est évidemment pas le cas mais, pour que ce Comptoir des idées soit crédible, il y a une étape qui a manqué dans la soirée, par manque de temps ou fatigue après deux heures. Celle où plus concrètement encore on se mette d’accord pour résoudre certains dysfonctionnements évoqués.
Pensez-vous que les gens qui ont pris part à cette rencontre avaient envie d’en faire plus? De prolonger la démarche?
Dans la salle, j’ai senti qu’il y avait un nombre de personnes qui étaient prêtes à s’investir, à donner du temps. Même le réalisateur de la TSR (qui était là pour un reportage destiné à «Mise au Point») a lancé, en dehors du Comptoir à Idées, le projet qu’il y avait eu, à un moment, avec Christian Desfayes de monter un Festival de Cinéma destiné aux producteurs…
Que pourrait-on imaginer voir naître de ce Comptoir des idées?
Au même titre que l’on a vu naître un mouvement d’Indignés dans plein de pays, il pourrait y avoir des Motivés à Crans-Montana, un groupe de citoyens qui, en dehors des nombreuses commissions existantes, rebondit sur certains points évoqués et arrivent avec des solutions qui participent au cette «Révolution qui est en marche». Cette Révolution ne peut se réaliser sans l’implication des habitants en dialogue avec les spécialistes. Vous avez vu le nombre de SMS, de tweets ou de mails qui sont arrivés? A l’intérieur de la salle, il n’y avait pas que des commentaires pointus, mais aussi un nombre impressionnant de pistes et de suggestions très concrètes. On n’a pas le droit de dégager ça en touche, sinon cela serait un manque de respect par rapport aux personnes qui ont pris le temps de réfléchir aux futurs de Crans-Montana.
La baisse de la qualité des services à Crans-Montana au fil des ans a occupé bien des échanges. Des clients de longue date ont posé des constats très critiques. Voyez-vous des actions rapides que Crans-Montana pourrait entreprendre?
On a beaucoup parlé de qualités qui n’étaient pas communiquées, notamment sur les ouvertures dominicales qui pourraient attirer une clientèle de plaine, hors saison. Cette info ne passe pas forcément par d’onéreuses campagnes publicitaires. Les réseaux sociaux sont aussi là pour ça. On a aussi vu qu’il n’y a aucune concertation entre les magasins dans les heures d’ouvertures. Il serait adéquat que les acteurs en prennent conscience sans arriver à des mesures, comme dans certaines stations françaises, où la mairie impose aux commerçants de tous tirer à la même corde avec des horaires coordonnés. On a parlé de plein de petits détails, dans la vie courante, qui peuvent être facilement améliorés.
* * *

Vous qui étiez dans la salle, n’hésitez pas à donner aussi votre avis dans les commentaires.
Personnellement, en discutant avec différentes personnes, je retiens une image, celle d'une station "éclatée", d’un Crans-Montana où tout le monde n’a pas la même vision de la direction à prendre, ni même les mêmes constats sur les corrections à apporter. Les critiques, notamment de clients de la station, ont été pour certaines dures. Un journaliste me disait que ce ne serait pas facile de fédérer tout le monde derrière une vision unique et travailler à l’unisson. Comme mon collègue Joël Cerutti, j’ai perçu des énergies créatrices auprès de plusieurs personnes. Et je regrette également que la soirée n’ait pas débouché sur quelque chose qui permette de ne pas laisser ces idées et énergies s’évaporer dans la nature.
Aujourd’hui se pose cette question: estimez-vous utile qu’une telle rencontre soit organisée à nouveau, disons... à la fin de la saison d’hiver?

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